La Commission européenne a annoncé jeudi avoir infligé aux banques Barclays, The Royal Bank of Scotland (RBS), Citigroup, JPMorgan et MUFG des amendes d'un montant de 1,07 milliard d'euros pour «leur participation à une entente sur le marché des opérations de change au comptant».
La Commission, garante de la concurrence dans l'Union européenne (UE), «a adopté deux décisions de règlement par transaction infligeant des amendes à cinq banques au motif qu'elles ont pris part à deux ententes sur le marché des opérations de change au comptant concernant 11 devises, à savoir l'euro, la livre sterling, le yen japonais, le franc suisse, les dollars américain, canadien, néo-zélandais et australien, ainsi que les couronnes danoise, suédoise et norvégienne», précise-t-elle dans un communiqué.
La banque suisse UBS qui figure également parmi les destinataires des deux décisions, ne se voit infliger aucune amende, «car elle a révélé l'existence des ententes à la Commission» qui avait ouvert une enquête dès septembre 2013.
L'enquête a montré que «certains traders effectuant des opérations de change au comptant portant sur lesdites devises pour le compte des banques en cause échangeaient des informations sensibles et des plans d'opérations et qu'il leur arrivait de coordonner leurs stratégies en matière de négoce sur divers forums de discussion professionnels en ligne».
Pour la commissaire européenne chargée de la politique de concurrence, Margrethe Vestager, les amendes infligées à Barclays, à The Royal Bank of Scotland, à Citigroup, à JPMorgan et à MUFG Bank « constituent un signal clair de ce que la Commission ne tolérera des comportements collusoires dans aucun secteur des marchés financiers ».
«Le comportement des banques concernées a menacé l'intégrité du secteur au détriment de l'économie et des consommateurs européens», a-t-elle expliqué.
Selon la Commission européenne, toute personne ou entreprise lésée par des pratiques anticoncurrentielles telles que celles décrites dans cette affaire «peut saisir les juridictions des États membres pour réclamer des dommages et intérêts».
Les opérations de change au comptant sont supposées être exécutées le jour même au taux de change en vigueur. Les devises les plus liquides et les plus négociées au niveau mondial (dont cinq sont utilisées dans l'Espace économique européen) sont l'euro, la livre sterling, le yen japonais, le franc suisse, les dollars américain, canadien, néo-zélandais et australien, ainsi que les couronnes danoise, suédoise et norvégienne.