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Instruments de paiement : 18,1% des LCN rejetées en 2014

Instruments de paiement : 18,1% des LCN rejetées en 2014

repartitionLe chèque reste de loin l’instrument de paiement le plus utilisé, et représente plus de la moitié des mon­tants échangés. La Banque centrale alerte sur la recrudescence des rejets des lettres de change normali­sées. Une mission d’évaluation de la conformité des infrastructures de marchés révèle que celles-ci sont globalement conformes.

Malgré la per­cée notable de l’utilisation des cartes bancaires, le chèque demeure, de loin, l’instrument de paiement le plus adopté par les Marocains. C’est ce que révèle le dernier rapport de Bank Al-Maghrib (BAM) sur les instruments de paiement échangés via les circuits bancaires pour l’an­née 2014.

Ainsi, en nombre de tran­sactions, 33,7% du total des opérations ont été réalisés par chèque. Le paiement par chèque devance les vire­ments (29%), le paiement par carte (20%), les prélève­ments (14,1%) et les lettres de change normalisées (LCN), (3,1%).

En valeur, l’écart entre les chèques et les autres instru­ments de paiement se creuse. Les chèques représentent 53,5% des montants échan­gés, loin devant les virements (32,7%), les LCN (10%), les prélèvements (3%), et les paiements par carte (0,5%). La Banque centrale en conclut que «le chèque conserve sa place de prédilection auprès des agents économiques, qui restent confiants dans son utilisation pour le règlement des transactions de montants élevés». Le paiement par carte, quant à lui, reste can­tonné à de petits montants.

Inquiétude sur les LCN

BAM nous livre par ailleurs une série de statistiques sur les incidents de paiement. En 2014, le nombre de rejets de chèques, tous motifs confon­dus, s’est élevé à 722.977 opérations. Ce qui correspond à un taux de rejets de 2,55%, en dégradation de 0,12 % par rapport à son niveau de 2013. Il y a, bien sûr, la conjonc­ture économique difficile qui explique cette dégradation, à laquelle vient s’ajouter, selon la Banque centrale, un évé­nement non récurrent : «un pic de rejets enregistré en octobre 2014 de 2,92%, dû à une journée de grève où les chèques, non traités, étaient rejetés pour motif technique». 55% des rejets de chèques le sont pour motifs de défaut ou d’insuffisance de provision. Le nombre d’interdits de chèque atteint 579.037 personnes, et s’inscrit en hausse de 3,53% entre 2013 et 2014.

Plus «inquiétant» encore, relève BAM, est la propor­tion des incidents de paie­ment concernant les LCN. Cet instrument de paiement, très utilisé dans les transactions commerciales, est en train de perdre de sa crédibilité dans la mesure où, en 2014, 18,1% des LCN ont été rejetées, contre seulement 17,4% en 2013. Ce chiffre est d’autant plus préoccupant que 90% de ces rejets l’ont été pour motif d’absence ou d’insuffisance de provision. La Banque cen­trale rappelle qu’elle n’a eu de cesse de mettre en place des mesures dissuasives pour prévenir contre la recrudes­cence des incidents de paie­ment sur les LCN.

Sur un autre volet, celui des infrastructures de marchés, la Banque centrale veille au grain. Elle a mené une mis­sion d’évaluation du Système des règlements bruts du Maroc (SRBM, c’est-à-dire le système pour le règlement des grosses transactions sur le marché financier maro­cain), au second semestre 2014, après celle de 2010, afin de s’assurer du niveau de conformité de ce sys­tème aux meilleures normes internationales. Selon BAM, «l’évaluation du Système des règlements bruts du Maroc a mis en exergue des niveaux de fiabilité, de résilience et de disponibilité du système hautement satisfaisants».

Quant à Maroclear, le dépo­sitaire central, il a également fait l’objet d’une évaluation de conformité aux Principes pour les infrastructures des marchés financiers (PIMF). Cette évaluation a permis de constater des niveaux «par­tiellement conformes» aux normes internationales. Par partiellement conformes, il faut comprendre que des insuffisances majeures ont été constatées ayant un impact significatif sur l’efficience et la sécurité du système, mais le gestionnaire a toutefois prévu un plan d’action pour pallier ces insuffisances.

Amine Elkadiri

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