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Immobilier: enfin les prémices d’une reprise !

Immobilier: enfin les prémices d’une reprise !

Les signaux de redressement de l’activité du secteur s’accumulent.

Les acteurs de l’immobilier coté restent optimistes par rapport aux perspectives de l’année 2021.

Cette fois-ci, serait-ce la véritable relance ?

 

Par Y. Seddik
 

Les déséquilibres du secteur immobilier ne sont pas récents. La crise sanitaire est venue quelque peu remuer le couteau dans la plaie. Confrontées à des problématiques d’endettement et de demande, les immobilières cotées à la Bourse de Casablanca ont affiché de grosses pertes sèches en 2020. Addoha a, par exemple, enregistré un déficit de résultat de 744 MDH. Cette perte est de 437 MDH pour Alliances et de 135 MDH pour Résidences Dar Saada. L’arrêt des chantiers, la dépréciation des stocks et la fermeture des bureaux de vente pendant plusieurs mois ont été un poids de plus à supporter par les opérateurs pendant cette année de crise.

Mais, depuis le début de cette année, le ciel s’est éclairci, parallèlement à la réouverture progressive de l’économie. Des prémices de reprise du secteur de l’immobilier en 2021 se dessinent, dans l’attente d’une confirmation de leur continuité.

Deux tendances récentes indiquent un redressement de l’activité, selon les analystes de Valoris Securities. Il s’agit, d’une part, de la hausse des crédits à l’habitat depuis septembre 2020, bénéficiant d’une montée des financements participatifs sur ce segment. En 2020, les banques marocaines (conventionnelles & parti cipatives) ont produit 7,3 milliards de DH de prêts destinés au financement de l'habitat. Près de 50% de cette production proviennent des banques participatives. Dit autrement, près de 1 DH sur 2 vient des financements participatifs, soit 3,5 milliards de DH.

D’autre part, la hausse du volume des transactions immobilières à partir du troisième trimestre 2020, particulièrement à Casablanca, sur la base des statistiques publiées par Bank Al-Maghrib. Les ventes avaient donc enregistré une augmentation de 117,6%. Après cette hausse exceptionnelle, le nombre de transactions a baissé de 17,4% au T1-2021, avec toutefois un niveau qui reste supérieur à celui observé avant la crise sanitaire.

L’explication de ces deux facteurs repose sur les mesures entamées par l’État en vue de dynamiser le secteur, à savoir la suspension du référentiel des prix de l’immobilier par la DGI et la suppression des droits d’enregistrement étendue par la Loi des Finances rectificative de 2020 jusqu’en juin 2021. «Ajoutons à cela que la baisse des prix en 2020 ainsi que le développement d’une épargne (par manque d’activité économique) inciteraient une partie des agents économiques à bénéficier des opportunités d’achat», précisent les analystes de Valoris Securities.

 

Des opérateurs plus confiants

Malgré la crise, les acteurs de l’immobilier coté restent optimistes par rapport aux perspectives de l’année 2021. Tôt dans l’année, Résidences Dar Saada écrivait dans sa communication financière que «nous sommes très confiants par rapport à la reprise du secteur et à l'effet de rattrapage durant l'exercice 2021. En effet, le retard enregistré dans les achèvements a provoqué un glissement dans le temps des livraisons prévues, récupérable à partir de cette année».

«Compte tenu du décalage important qu’a subi le programme de production en 2020, de la reprise du rythme normatif de production dès le 4ème trimestre de 2020 et de la production en cours en Afrique de l’Ouest, le chiffre d’affaires et le résultat net consolidés devraient connaitre une évolution favorable dès le 1er semestre 2021», notait, pour sa part, Addoha dans son rapport financier annuel.

Cette évolution favorable espérée s’est effectivement concrétisée. Le groupe Addoha annonce un chiffre d'affaires de 390 MDH au premier trimestre 2021, en hausse de 23% par rapport au premier trimestre 2020. Sur les 3 premiers mois de l’année 2021, les préventes ont connu une hausse de 9% par rapport au T1 2020 grâce à la bonne dynamique des projets en Afrique de l’Ouest et la reprise partielle de l’activité commerciale au Maroc.

 

BTP : La relance en suspens

Depuis le début de l’année 2021, les ventes de ciment parviennent légèrement à dépasser le niveau moyen de 1.100 K tonnes par mois. Le maintien de cette dynamique dépendra, selon Valoris Securities, de la nature des mesures prises par l’État post-Ramadan en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique. Mais aussi de la stabilisation de la chaîne logistique mondiale et la limitation des dégâts des perturbations d’approvisionnement. Et, enfin, de la mise en confiance des agents économiques quant à la levée des restrictions et le retour à la normale.

 

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