Première entreprise du secteur à avoir publié et présenté ses résultats à la presse, Holcim Maroc a réalisé des performances mitigées lors de ce premier semestre, dans un contexte marqué par la baisse de la consommation du ciment, surtout dans ses marchés historiques, et par la hausse des risques d'insolvabilité des acteurs du BTP. Les ventes ont reculé de 9% quand le bénéfice net a baissé de 25% à 242 Mds de dirhams.
La consomation de ciment gris au Maroc a baissé de 1,3% entre le premier semestre de 2014 et celui de 2015. Derrière cette moyenne se cachent des disparités entre les régions. Seules les régions de Doukala-Abda, Souss ou encore Tanger ont vu la consommation grimper. Hélas, pour Holcim, ces zones ne rentrent pas dans ses zones de prédilection que sont la région de l'Oriental et le Grand Casablanca. Ces dernières ont vu la consommation baisser de respectivement 7,2% et 5%. Dans ce contexte, Holcim n'a pas pu faire mieux que de générer un chiffre d'affaires de 1,5 Md de dirhams, contre 1,7 Md l'an dernier. Le résultat net est également en baisse.
La société a également dû faire face à la recrudescence des impayés chez les promoteurs immobiliers et les opérateurs du BTP. Cela a stoppé sa croissance car il fallait être sélectif dans le choix des projets. Mais le management rassure : «le stock de créances en difficulté ne représente pas plus de 1% du total».
Encore une année difficile pour le secteur ?
L'année s'annonçait pourtant bonne avec les élections et l'accélération des chantiers qui précèdent cette période. La fusion allait donner également un coup de fouet à ces spécialistes du ciment pour monter d'un cran dans leur taille. Mais il semblerait que les perspectives ne soient pas si prometteuses que cela. Selon Rachid Seffar, Directeur général de Holcim, les premiers chiffres du deuxième semestre montrent que la consommation évoluera entre -2% et 0% de croissance cette année. «Nous devrons être en ligne avec la performance de marché». Le management s'attend donc à une année morose, encore une. Par ailleurs, concernant la fusion avec Lafarge, là aussi, pas de nouveauté. La fusion a bel et bien été actée en Europe et le nouveau groupe, avec une nouvelle identité visuelle, est coté en Bourse depuis le 14 juillet. Ici, les tractations se poursuivent, et aucune date n'a été avancée.
A moyen terme, Holcim compte beaucoup sur le démarrage des chantiers relatifs à Nador West Med. Des chantiers qui lui permettront de s'accaparer un marché juteux, pendant plusieurs années.
Adil Hlimi