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Gestion sous mandat: pourquoi elle séduit de plus en plus

Gestion sous mandat: pourquoi elle séduit de plus en plus

La gestion sous mandat intéresse un nombre croissant d’investisseurs marocains en quête de flexibilité et de personnalisation. Portée par une conjoncture favorable et un cadre réglementaire en mutation, elle offre un levier efficace pour optimiser les performances tout en maîtrisant les risques.

 

Par Gh. Bennani

Dans un marché financier en évolution, les investisseurs recherchent des solutions plus flexibles et personnalisées. Si les OPCVM restent un choix répandu, la gestion sous mandat, qui offre une allocation sur-mesure et une réactivité accrue, intéresse de plus en plus d’épargnants. Portée par une conjoncture favorable, cette approche bénéficie d’un cadre réglementaire en mutation, visant à renforcer son encadrement et la protection des investisseurs.

Ce mode de gestion se distingue principalement par son approche individualisée. Contrairement aux OPCVM, où les décisions d’investissement sont mutualisées et standardisées, la gestion sous mandat permet à l’investisseur de déléguer la gestion de son portefeuille à un expert tout en définissant une stratégie alignée sur ses objectifs de rendement, sa tolérance au risque et son horizon de placement.

Cette personnalisation offre plusieurs avantages : une plus grande réactivité aux fluctuations du marché, un accès à une gamme plus large de produits financiers et une optimisation du couple rendement/risque. Ainsi, les sociétés de gestion proposant ce service mettent en avant cette souplesse, qui leur permet d’ajuster en permanence l’allocation d’actifs en fonction des conditions économiques et des opportunités d’investissement.

D’ailleurs, comme le souligne un expert du marché, «contrairement aux OPCVM, où toute garantie de capital ou de rendement est strictement interdite, la gestion sous mandat offre une grande sécurité aux investisseurs, notamment pour les portefeuilles investis en obligations et en produits monétaires qui permettent d’assurer la préservation du capital, voire un rendement minimum défini à l’avance. De plus, n’étant pas soumise à la contrainte réglementaire de division des risques imposée aux OPCVM par l’AMMC, ce mode de gestion bénéficie d’une plus grande flexibilité. Une liberté qui lui permet d’optimiser la performance lorsque les conditions de marché s’y prêtent».

Toutefois, cette liberté s’exerce dans un cadre réglementaire bien défini visant à garantir la transparence et la protection des investisseurs. Actuellement encadrée par une circulaire de l’AMMC datant de 2000, la réglementation impose aux sociétés de gestion des obligations précises en matière de reporting, de gouvernance et de formalisation des mandats à travers des contrats bipartites détaillant les objectifs de gestion, la rémunération et les responsabilités des gérants. Cependant, avec l’évolution du marché et l’émergence de nouveaux acteurs, l’AMMC a inscrit dans son Plan stratégique 2024-2028 la modernisation du cadre réglementaire de la gestion sous mandat.

Parmi les priorités d’actions pour 2025, l’Autorité prévoit d’adapter la législation afin d’offrir un cadre plus structuré et mieux aligné avec les nouvelles dynamiques du marché, tout en renforçant la protection des investisseurs et la transparence des pratiques. Démocratisation progressive Les stratégies proposées varient en fonction des profils d’investisseurs et de leurs attentes en matière de rendement et de risque.

Certaines sociétés déclinent leurs offres selon plusieurs niveaux de gestion : des mandats prudents, principalement investis en obligations et en produits monétaires, aux mandats plus dynamiques, privilégiant les actions et d’autres instruments plus complexes pour rechercher une performance accrue. Grâce à ces nombreux atouts, la gestion sous mandat gagne également en accessibilité. Autrefois réservée aux institutionnels marocains (caisses de retraite, compagnies d’assurances, fonds de garanties) et aux grandes fortunes, elle se démocratise progressivement dans un contexte de marchés favorables. Cette évolution est notamment encouragée par certaines sociétés de gestion, qui adoptent des politiques tarifaires plus attractives, avec une réduction des frais de gestion, afin de séduire un public plus large d’investisseurs.

Dans un environnement où l’épargne des particuliers devient plus sophistiquée et où les marchés financiers offrent des perspectives attractives, la gestion sous mandat semble promise à un bel avenir. Plus qu’une simple alternative aux OPCVM, elle s’affirme comme une solution incontournable pour ceux qui recherchent une gestion agile et optimisée de leur patrimoine financier. 

 

 

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