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Gestion d’actifs : vers une performance record en 2024 pour les OPCVM

Gestion d’actifs : vers une performance record en 2024 pour les OPCVM

Soutenu par un effet de collecte positif ainsi qu'une revalorisation des portefeuilles dans toutes les catégories, l’encours sous gestion des OPCVM continue de voler de record en record.

 

Par Y. Seddik

Depuis le début de l'année 2024, l'industrie des OPCVM au Maroc affiche une croissance sans précédent, en établissant un record de 648 milliards de DH d’encours au 18 octobre, avec une progression de 11 milliards de dirhams en une seule semaine. Ce cap symbolique résulte d'une solide confiance des investisseurs, attirés par la stabilité des OPCVM dans un climat économique en redressement. Dans le détail, ce sont principalement les OPCVM monétaires qui, en garantissant liquidité et sécurité, séduisent le plus d’investisseurs cette année.

Mais la dynamique ne se limite pas à cette seule catégorie : en 2024, les encours d’OPCVM actions se distinguent également, avec une performance marquée de +21,15% depuis janvier, soutenue par un regain d’intérêt pour les placements en actions sur fond de valorisation boursière. Il faut dire que la résilience de ce secteur n’est plus à démontrer: il a su surmonter les remous de la pandémie et, plus récemment, des vagues de rachat en 2022 qui ont dépassé les 70 milliards de dirhams, conséquence d’une hausse des taux incitant certains investisseurs à réorienter leurs placements. Aujourd’hui, l’horizon s’éclaircit pour les gestionnaires de fonds. Une nouvelle réglementation, en phase de finalisation, devrait permettre aux sociétés de gestion d’enrichir leur gamme de produits, avec des innovations telles que les ETF et les fonds en devises, ainsi que des fonds dits «à règles de fonctionnement allégées».

Cette diversification pourrait permettre aux gestionnaires de fonds d’attirer de nouveaux investisseurs, tout en renforçant l’offre domestique face aux exigences croissantes de diversification patrimoniale.

Gestion d’actifs mondiale

Sur le plan mondial, la gestion d’actifs pourrait bien connaître un renouveau en 2024, après une période difficile marquée par deux années consécutives de baisse en 2022 et 2023. Cette tendance baissière, particulièrement prononcée en Europe de l’Ouest où les bénéfices des sociétés de gestion ont chuté de 33% par rapport aux niveaux de 2021, semble aujourd’hui toucher à sa fin. Selon McKinsey, les flux nets devraient atteindre 4,5 milliards d’euros d’ici décembre, un signal de redémarrage dépassant les niveaux pré-crise ukrainienne et témoignant d’un retour d’intérêt des investisseurs institutionnels comme des particuliers.

McKinsey met en avant une mutation significative du secteur, avec une prédominance croissante des investissements passifs. En effet, les ETF, véritables stars des produits passifs, capturent désormais 24% des actifs sous gestion dans le monde, un chiffre qui a doublé depuis 2015. Ce glissement s'explique par une quête de réduction des coûts et une demande accrue pour des options d’investissement simples, flexibles et moins coûteuses que les solutions actives traditionnelles. Dans ce contexte, les gestionnaires d’actifs doivent non seulement s’adapter, mais anticiper aussi les nouvelles attentes des investisseurs, qui privilégient des solutions durables, transparentes et mieux alignées avec les tendances ESG (environnementales, sociales et de gouvernance). Cette réorientation vers des investissements responsables devient un axe stratégique incontournable, notamment pour attirer la nouvelle génération d’investisseurs plus attentifs aux enjeux environnementaux. En parallèle, les fonds monétaires mondiaux connaissent une période de forte collecte (Idem pour le Maroc), qui reflète une certaine inquiétude des investisseurs face à un environnement macroéconomique complexe.

La semaine du 9 octobre a ainsi vu un afflux massif de 24,55 milliards de dollars vers ces fonds, après une période de désengagement la semaine précédente, marquée par des sorties de près de 22,78 milliards de dollars. Ce basculement vers les fonds monétaires, perçus comme des placements de précaution, traduit une réaction des marchés face aux signaux incertains de la Réserve fédérale sur les futurs ajustements de taux, auxquels s’ajoute l’instabilité géopolitique, exacerbée par les tensions au Moyen-Orient. Ces choix d’investissement illustrent une tendance plus large d’adoption de stratégies défensives, dans l'attente d'une éventuelle volatilité accrue. Ce phénomène n’est pas nouveau: historiquement, les fonds monétaires ont souvent servi de refuge lors des périodes de turbulence, et cette récente collecte massive s'inscrit dans cette continuité. 

 

 

 

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