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Future Investment Trade : le Maroc s’offre d’autres débouchés

Future Investment Trade : le Maroc s’offre d’autres débouchés

S’alliant avec 13 autres pays pour lancer le partenariat international Future Investment Trade (FIT), le Royaume entend s’assurer un accès privilégié à un marché diversifié, avec une flexibilité des chaînes d’approvisionnement, une facilitation de l’investissement et du commerce et une simplification des barrières non tarifaires.

 

Par Désy M.

Le 16 septembre courant, le Maroc a franchi une nouvelle étape dans sa stratégie d’ouverture économique en devenant membre fondateur du partenariat international Future Investment Trade (FIT), aux côtés de treize autres pays. Portée par la Nouvelle-Zélande, Singapour, la Suisse, les Émirats Arabes Unis et neuf autres pays, cette initiative se veut un cadre multilatéral innovant pour fluidifier les échanges, renforcer les chaînes de valeur mondiales et stimuler les investissements directs étrangers (IDE).

Lancé en présence de la Directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, le FIT est conçu pour être un groupement fondé sur des principes, qui défendra un programme commercial tourné vers l’avenir. Il a pour ambition de répondre aux défis et opportunités émergents en matière de commerce et d’investissement et favoriser le dialogue entre les acteurs publics et privés. Cela trouve toute son importance alors qu’à l’échelle internationale, les mesures restrictives du commerce risquent de fragmenter l’économie mondiale, d’en freiner la croissance économique et d’accroître les pressions inflationnistes et le chômage.

Quel profil pour le Maroc ?

L’adhésion du Maroc à cette coalition constitue bien plus qu’une simple participation symbolique. Elle confirme sa crédibilité sur la scène internationale, souligne Ahmed El Maghribi, expert en commerce international.

«Le FIT, qui rassemble 14 pays, constitue avant tout une plateforme stratégique d’échanges et de concertation. Pour le Maroc, cette alliance représente une reconnaissance de sa crédibilité sur la scène internationale et lui offre une opportunité de diversifier ses débouchés, notamment vers des marchés encore peu explorés comme Brunei, le Costa Rica, le Panama ou Singapour, tous des pays économiquement dynamiques malgré la distance géographique», explique-t-il.

Le partenariat FIT offre au Maroc une plateforme stratégique pour promouvoir ses exportations Made in Morocco et valoriser son climat d’investissement, grâce à des incitations financières attractives, une position géographique clé et des infrastructures modernisées. En effet, depuis plus de deux décennies, le pays a engagé une série de réformes structurelles et économiques qui ont renforcé la stabilité politique et la sécurité de l’environnement des affaires. Seul pays africain et nord-africain dans cette alliance, il compte tirer profit d’une combinaison d’atouts qui renforcent son attractivité. Notamment sa position géographique de carrefour entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, sa stabilité politique et économique, mais aussi son réseau d’accords de libreéchange qui ouvre aux investisseurs un accès privilégié à des marchés aussi variés que l’Union européenne, les Etats-Unis, la Chine ou l’Afrique subsaharienne. À cela s’ajoutent des infrastructures de classe mondiale,  à savoir ports de nouvelle génération, zones industrielles intégrées ou encore hubs logistiques qui permettent au Maroc de se présenter comme une plateforme d’exportation crédible.

«L’expérience réussie du pays en tant que plateforme pour l’industrie automobile et la production de pièces aéronautiques a déjà suscité l’intérêt de nombreux investisseurs internationaux. En combinant ces avantages, le Maroc se positionne comme un acteur clé capable de stimuler les flux d’IDE et de renforcer les échanges au sein de ce partenariat international», ajoute Ahmed El Maghribi.

Dans ce nouveau cadre, Rabat entend surtout attirer des investissements de qualité, créateurs d’emplois qualifiés et intégrateurs, favorisant ainsi un transfert de technologies. Les priorités sont de mettre en avant ses secteurs d’avenir comme l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, les énergies renouvelables, l’hydrogène vert, les biotechnologies et l’intelligence artificielle. Ces filières, déjà soutenues par des IDE de poids (Renault, Stellantis, Boeing, Siemens Gamesa, OCP), constituent des vitrines attractives pour les partenaires du FIT. De plus, le Royaume peut également capitaliser sur sa stratégie «Maroc Digital 2030», qui vise à moderniser les douanes, renforcer la traçabilité et intégrer les technologies de rupture dans le commerce international.

Ces secteurs stratégiques sont déjà au cœur de la nouvelle Charte de l’investissement et des réformes visant à simplifier et digitaliser les procédures. En rejoignant le FIT, le Maroc se donne ainsi les moyens de consolider son image de hub stratégique entre le Nord et le Sud, tout en ouvrant la voie à de nouvelles perspectives commerciales et d’investissement. Si l’alliance n’en est qu’à ses débuts, elle représente déjà pour le Royaume une belle opportunité de diversification et de montée en gamme de ses flux d’IDE.

 

FIT : Une alternative ou un complément aux zones existantes ?
Pour Ahmed El Maghribi, le FIT se distingue des autres blocs commerciaux existants. Il ne remplace pas les accords de libre-échange déjà conclus par le Maroc, mais il vient les compléter. «On ne peut pas considérer pour l’instant ce partenariat comme une alternative pleinement opérationnelle pour le Maroc. À ce jour, une seule réunion ministérielle constitutive a eu lieu, un sommet virtuel est prévu avant la fin de l’année en novembre, et une réunion ministérielle en présentiel est programmée pour 2026. Ces prochaines rencontres permettront de mieux comprendre la nature du partenariat, le type de coopération et les avantages réservés aux membres», explique-t-il. Et de conclure que «le partenariat complète les efforts existants au sein de l’Organisation mondiale du commerce et des autres accords régionaux, et n’impose aucune obligation légale. Son rôle se limite donc au soutien et à l’échange d’expertises entre les pays membres, et il ne peut se substituer aux accords commerciaux déjà conclus par le Maroc avec ses partenaires économiques, tels que les accords de libreéchange ou les accords douaniers bilatéraux. Cependant, l’adhésion future de pays économiquement puissants pourrait transformer ce partenariat en un véritable bloc économique, capable de développer des politiques commerciales communes et de faciliter les échanges entre les États membres».

 

 

 

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