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Fragilités économiques

Fragilités économiques

Dans l'orbe des délibérations économiques, les chiffres ont une résonnance particulière, surtout pour un Maroc qui, aujourd’hui, se trouve à la croisée des chemins, confronté à un défi complexe : celui de sa croissance économique. Lorsque les statistiques se mêlent aux aspirations, l'écho de cette réalité se fait retentissant. Ainsi, au terme de sa première réunion de l'année 2024, le Conseil de Bank Al-Maghrib a dessiné un tableau nuancé de l'état actuel de notre économie.

Les chiffres peignent une image où l’optimisme mesuré se mêle à une certaine prudence, voire déception. D’un côté, l’on peut effectivement se réjouir de l’évolution de certains indicateurs macroéconomiques, comme notamment l’inflation qui a fortement baissé pour se situer à 2,2%, ou encore la croissance non agricole qui devrait s’améliorer graduellement, soutenue notamment par les investissements publics.

Le rythme de progression des activités non agricoles progresserait de 2,6% en 2023 à 3% en 2024, puis à 3,5% en 2025. De l’autre, les conditions climatiques et le stress hydrique font très mal à l’économie nationale. En témoignent les estimations de croissance de la Banque centrale, ramenées à 2,1% pour l'année en cours contre une croissance de 3,2% initialement prévue en décembre dernier. Ces chiffres, bien que prévisionnels, dessinent les contours d'une trajectoire économique fragilisée, où les soubresauts de la conjoncture mondiale se conjuguent aux aléas climatiques. Cette campagne agricole est en effet chahutée par des niveaux de précipitations faibles et inégalement réparties sur le territoire.

Au final, selon les projections de Bank Al-Maghrib, la production céréalière serait très médiocre, avoisinant 25 millions de quintaux contre 55,1 millions une année auparavant, avec une valeur ajoutée agricole qui se contracterait de 6,4%. L'agriculture, pilier historique de notre économie, peine à retrouver sa vigueur passée. Les caprices de la pluviométrie ont imprimé leur empreinte sur nos campagnes, réduisant la superficie emblavée des céréales et impactant drastiquement la production.

Tout cela montre, encore une fois, la vulnérabilité de notre modèle économique qui, convenons-en, est en déphasage par rapport aux ambitions de développement du Royaume. Il y a bien eu une volonté affichée de changer de modèle, comme en témoigne le Nouveau modèle de développement (NMD). Sauf que la réalité a vite fait de prendre le pas sur la littérature économique, le NMD étant déjà jugé par certains obsolète. 

 

 

Par F.Z Ouriaghli

 

 

 

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