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Finances publiques: l’État garde le cap à trois mois de la fin de l'année

Finances publiques: l’État garde le cap à trois mois de la fin de l'année

Le Royaume maintient ses équilibres budgétaires malgré les défis économiques actuels. Durant les 3 premiers trimestres, les recettes de l’État ont été soutenues par la composante fiscale, alors que la charge de compensation a fortement baissé.

 

Par Y.S

À trois mois de la fin de l'année 2024, les indicateurs des finances publiques du Maroc montrent des signes clairs de solidité, et ce malgré la succession récente des crises. D'après les données publiées par la Trésorerie générale du Royaume (TGR) dans son bulletin mensuel de septembre 2024, le déficit budgétaire s’est réduit à 26,6 milliards de DH, une amélioration notable par rapport à la même période en 2023, où il s’établissait à 35,2 milliards de DH.

Cette maîtrise du déficit a été rendue possible par la performance satisfaisante des recettes, fiscales comme non fiscales, qui a permis d'accélérer les investissements dans certains projets structurants, notamment dans le cadre du programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation, de couvrir les dépenses exceptionnelles relatives aux mesures prises par l'État en vue de soutenir le pouvoir d'achat des ménages et l'activité économique, et de prendre en charge les sinistrés du séisme d'Al Haouz. Elle reflète également les efforts de l’État pour contenir son besoin de financement.

D’ailleurs, le Trésor annonce pour le mois d’octobre un besoin prévisionnel de 6 milliards de DH, soit le plus faible depuis le début d’année. Cette réduction du déficit budgétaire s'accompagne d'une gestion proactive des finances publiques, appuyée par une hausse significative des recettes. Dans ce cadre, le dynamisme des recettes ordinaires s'avère être un élément central de cette performance budgétaire. À fin septembre 2024, ces dernières ont enregistré une augmentation de 12,5% comparée à l’année précédente, atteignant ainsi 264,8 milliards de DH. Cette hausse est essentiellement tirée par l’évolution des recettes fiscales, qui s’élèvent à 231,3 milliards de DH, en progression de 13,8%.

Cette embellie des recettes est particulièrement visible au niveau des recettes douanières, qui ont bondi de 14,2% grâce à la progression des droits de douane (+11,8%) et de la TVA à l’importation (+14,1%). De plus, la taxe intérieure de consommation (TIC) sur les produits énergétiques a également contribué à cette dynamique, affichant une hausse de 16,6%. Ces évolutions reflètent non seulement une amélioration des bases taxables, mais également une gestion efficiente des mécanismes de collecte et de contrôle fiscal.

Une maîtrise rigoureuse des dépenses

D'un autre côté, l’État fait également preuve d’une discipline budgétaire pour le moins efficace au niveau des dépenses. En effet, à fin septembre 2024, les dépenses émises au titre du budget général accusent une légère baisse de 0,6%, pour s’établir à 362,9 milliards de DH. Bien que cette réduction soit marginale, elle est significative dans un contexte où les dépenses d’investissement, pourtant élémentaires pour le développement économique, ont progressé de 5,6%, atteignant 73 milliards de DH.

L’effort de rationalisation est tout particulièrement visible au niveau des dépenses de compensation, qui ont chuté de 60,9%, passant de 20,6 milliards de DH en 2023 à seulement 8,1 milliards de DH cette année. Cette contraction s'explique par une conjoncture favorable sur les marchés énergétiques internationaux et une réforme progressive des subventions, notamment la décompensation du gaz butane dont le prix a augmenté de 10 DH. Avec un solde ordinaire positif de 29,1 milliards de DH, contre 6,1 milliards de DH l’année précédente, l'État dispose d'une marge de manœuvre confortable pour aborder la fin de l'année 2024.

En outre, cette solidité financière est renforcée par une réduction significative du besoin de financement extérieur, ce qui permet au Trésor de se tourner principalement vers le marché intérieur pour ses besoins en liquidités. En définitive, les indicateurs financiers à fin septembre 2024 démontrent une maîtrise efficace des finances publiques du Royaume. L'État parvient à réduire son déficit tout en maintenant une politique d'investissement active et en s'appuyant sur des recettes fiscales en forte hausse. Ainsi, à trois mois de la fin de l'exercice budgétaire, le Maroc semble sur la bonne voie pour achever l'année avec des comptes publics équilibrés.

 

 

 

 

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