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Financement vert : Les investisseurs prêts à passer à l’action

Financement vert : Les investisseurs prêts à passer à l’action

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Les acteurs financiers internationaux se donnent rendez-vous le 4 novembre prochain à Casablanca pour le «Climate Finance Day 2016». Cet évènement de haut niveau, conduit par Casablanca Finance City, entre dans le cadre de la COP22 de Marrakech. Des solutions concrètes de financement vert seront abordées, à l’image des «green bonds», des portefeuilles «décarbonés» ou des fonds d’investissement verts. Les détails.

 Le secteur financier mondial se met au diapason de l’agenda climatique international et se réunira le 4 novembre 2016 à Casablanca lors du «Climate Finance Day 2016» (CFD 2016), dans le cadre de la COP22 de Marrakech. La tenue de cet évènement d’envergure, qui réunira investisseurs internationaux, représentants des organisations internationales et des organismes multilatéraux, membres de think tanks, etc. vient d’être annoncée par Saïd Ibrahimi, DG de Casablanca Finance City Authority (CFCA), à l’occasion d’une conférence de presse. Casablanca Finance City succède ainsi à Paris Europlace, qui avait organisé en 2015, dans le cadre de la COP21, la dernière édition de cette importante manifestation.
Le CFD 2016 aura pour objet principal d’apporter des réponses de financement concrètes en faveur du climat et de la promotion des économies bas carbone, notamment dans les pays émergents et en Afrique. «Casablanca prend le relais de «l’agenda de l’action» dans le domaine de la finance pour le climat. Notre objectif est de maintenir le «momentum» créé au cours des deux dernières années et particulièrement par la COP21, en lui donnant une nouvelle impulsion vers l’action concrète et vers le Sud et l’Afrique en particulier», a indiqué S. Ibrahimi.
Parmi les thématiques qui seront abordées lors du CFD 2016, deux d’entre elles feront l’objet d’une attention particulière de la part des organisateurs : il s’agit, d’une part, des conditions nécessaires à la massification des financements verts et le rôle à jouer par le secteur privé dans l’agenda climatique et, d’autre part, du financement vert dans les secteurs de l’énergie et l’usage durable des terres dans l’agriculture. «Il s’agit de deux problématiques centrales qui sont des leviers de développement importants pour l’Afrique», justifie le DG de CFCA.
La convergence de l’action du secteur privé et celle du secteur public seront également au coeur des débats. D’ailleurs, au lendemain du CFD 2016 se tiendra un forum des banques publiques d’investissement et également des banques de développement, sur les opportunités de financement vert. «Lors du CFD 2015 à Paris, qui a réuni plus de 1.000 participants, il y a eu un début de dialogue entre secteur privé, organisations internationales, et secteur public, alors qu’auparavant chacun oeuvrait dans son coin. Il est important de faire sauter les barrières dans ce domaine», précise Arnaud de Bresson, Délégué général de Paris Europlace, présent à la conférence de presse. Ce dernier rappelle que l’engagement du secteur financier dans son ensemble (investisseurs, banques, assureurs, sociétés de gestion, etc.) a été très fort au moment de la COP21 et du CFD 2015. Il s’agit maintenant de transformer l’essai et de passer des principes décidés à la COP21 aux réalisations, et de mobiliser l’ensemble des acteurs, publics et privés, au plan international.
«Green bonds»
A cet égard, Arnaud de Bresson a égrené quelques-unes des actions prioritaires qui seront traitées lors de CFD 2016. Il s’agit en premier lieu du développement des «green bonds» (obligations vertes qui placent les éléments environnementaux comme critère d’investissement), qui permettent de transférer du financement concret vers les projets verts. «Le marché des green bonds se développe depuis 3 ans. La Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale sont des émetteurs importants de ce type d’obligations. La place parisienne est particulièrement active avec plus de 11 milliards de dollars de green bonds émis en 2015, devant les Etats-Unis et la Chine qui accélère progressivement dans le domaine», souligne de Bresson. Notons à ce propos que ces derniers mois, dans la foulée de la COP21, les émissions de green bonds connaissent un engouement remarquable: le premier trimestre 2016 a connu le volume le plus important d’émissions de green bonds avec 16,5 milliards de dollars sur un trimestre, selon les données du «Climate Bonds Initiative». Une nouvelle impulsion forte et décisive pour le développement de ce mode de financement pourra être donnée lors du CFD 2016. D’ailleurs, Saïd Ibrahimi a déclaré «espérer amorcer le lancement d’au moins un outil de cette nature destiné à l’Afrique à l’issue du CFD 2016».

Portefeuilles décarbonés et fonds verts
L’autre champ d’application prioritaire de la finance verte concerne la décarbonation des portefeuilles d’investissement. Il s’agit d’orienter les portefeuilles des sociétés de gestion vers des entreprises peu polluantes et de se retirer progressivement des activités ayant une empreinte carbone élevée. «Les sociétés de gestion en Europe ont engagé une action dans ce domaine qui devient de plus en plus mainstream», nous apprend le représentant de la place parisienne. Les participants au CFD 2016 se pencheront aussi prioritairement sur la création de fonds d’investissement dédiés à l’environnement. L’expérience française en la matière est déjà importante avec l’existence de plusieurs fonds d’investissement «verts», à l’image de celui d’Amundi d’une taille de 100 millions d’euros, ou ceux d’Axa, de la BNP Paribas et de Natixis. «Ce type de fonds est en train aujourd’hui de s’élargir», précise de Bresson. Ces fonds d’investissements serviront, entre autres, à diriger les financements vers l’adaptation à la transition énergétique dans les pays africains, notamment dans les domaines agricoles, de la ville, de la consommation énergétique, et des infrastructures.

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