Les équipes de l’Office des changes multiplient les visites au sein des établissements bancaires pour s’assurer du bon déroulement de l’opération de régulation spontanée sur les liquidités et avoirs détenus à l’étranger.
Les reporting des banques seront transmis à la fin de chaque mois.
A.E
Après la publication en début d’année de la nouvelle Instruction générale de l’Office des changes (IGOC 2020), Hassan Boulaknadal, Directeur général de l'Office des changes, intensifie les tournées explicatives et les séminaires de formation auprès des opérateurs.
Après la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc (CFCIM), la CGEM Marrakech-Safi et les banques privées de la place, le patron de l’Office avait rendez-vous avec les membres de la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise au Maroc, afin d'apporter aux opérateurs économiques des éclaircissements sur l'évolution de la règlementation des changes.
Boulaknadal, épaulé par l’expert juridique de l’Office, n’a éludé aucune des questions posées par les participants, apportant les clarifications nécessaires à la compréhension des nombreuses mesures d’assouplissement consacrées par la nouvelle IGOC, avec, en arrière plan, un message à faire passer : l'évolution de l’IGOC s'inscrit dans un processus de libéralisation «irréversible et continu». En d’autres termes, il n’y aura plus de marche arrière en matière de réglementation de change. «Le cap, c’est l’ouverture totale», a insisté Hassan Boulaknadal.
Cette évolution, rappelle-t-il, est dictée par les choix faits par le Maroc en matière économique, c’est-à-dire une économie libérale, ouverte sur le monde. L’Office des changes est là pour accompagner cette ouverture, en adaptant régulièrement la réglementation.
Régularisation spontanée : ça bouge
Outre les interrogations des opérateurs économiques, les débats se sont inévitablement orientés vers l’opération de régularisation spontanée sur les liquidités et avoirs détenus à l’étranger, l’une des dispositions phares de la Loi de Finances 2020.
Interrogé par Finances News Hebdo sur les premiers pas de cette opération, qui a démarré le 1er janvier 2020, et qui doit se poursuivre jusqu’au 31 octobre 2020, Hassan Boulaknadal a déclaré qu’il était encore trop tôt pour tirer des conclusions.
Toujours est-il qu’il dit avoir constaté, lors des tournées menées par ses équipes auprès des banques, et au regard des premiers échanges qu’il a eus avec elles, que «ça bouge».
On devrait, dans les prochains jours, avoir une idée des premières statistiques, puisque l’Office des changes a établi pour les banques un système de reporting à la fin de chaque mois.
Sur les objectifs de cette opération, Hassan Boulaknadal assure qu’ils sont plus qualitatifs que quantitatifs. «Il s’agit de consolider davantage la confiance entre l'administration et les usagers de la réglementation des changes», a-t-il expliqué.
On se souvient qu’en 2014, lors de la dernière opération de régulation spontanée, pas moins de 28 milliards de DH avaient été rapatriés, dont une très grande part durant les tout derniers jours de l’opération. Sur ce point, Boulaknadal conseille de ne pas attendre le dernier moment pour régulariser sa situation. «Mieux vaut déclarer tout de suite et ne pas attendre la fin du délai», préconise-t-il, ajoutant au passage que l’anonymat est garanti.
Après cette opération de régularisation spontanée, le Maroc, étant signataire de la convention de l’OCDE pour l’échange de renseignements à des fins fiscales, pourra recevoir à partir de 2021 la liste des nationaux détenant des actifs à l’étranger. «C’est une main tendue de l’administration qu’il faut saisir», a insisté, une fois de plus, Boulaknadal.