Le management satisfait des performances réalisées au titre du premier semestre. Une manne financière importante sous le coude à travers les dossiers historiques. Pas d’exposition au risque Samir.
«Nous sommes satisfaits de nos performances». C’est la conclusion à laquelle a abouti le PDG de CIH Bank, Ahmed Rahhou, lors de la présentation, lundi, des résultats semestriels. Un semestre au cours duquel il a été procédé à l’augmentation du capital de Sofac, entièrement souscrite par CIH Bank, et à la finalisation de l’acquisition de 10% du capital d’Atlanta. «Il n’est pas exclu que CIH Bank augmente sa participation dans la compagnie d’assurances. Mais cela se fera en fonction des opportunités», tient à préciser Ahmed Rahhou. Un semestre également marqué par le contexte assez particulier au sein duquel a évolué la banque, caractérisé notamment par des indicateurs bancaires certes en hausse, mais qui s’essoufflent à cause d’un effet palier qui fait suite à des années de forte progression. De même, certaines grosses affaires du moment, comme notamment celle de la Samir, ont contribué à une montée du coût du risque dans le secteur. Néanmoins, souligne Rahhou, «ce n’est pas grave par rapport à la rentabilité dégagée par le système bancaire».
Au niveau de CIH Bank, le coût du risque consolidé ressort à fin juin 2015 à «un niveau normatif de 64 MDH, en hausse par rapport à juin 2014 qui affichait un coût du risque négatif de -81 MDH, dû à une reprise importante sur un dossier historique». Lesdits dossiers «constituent une véritable manne financière pour CIH Bank», tient d’ailleurs à rappeler Rahhou. La capacité de récupération se chiffre à plusieurs centaines de millions de dirhams et certains dossiers pourraient être dénoués d’ici la fin de l’année et impacter positivement les résultats. Ainsi, «le taux du coût de risque s’établit à 0,18%, traduisant la bonne maîtrise du risque», fait remarquer Lotfi Sekkat, DG délégué de CIH Bank. Une maîtrise du risque à laquelle a vraisemblablement contribué le fait que, contrairement à certaines autres banques de la place, CIH Bank ne soit «pas exposée au risque Samir», comme l’a affirmé Rahhou.
Aussi, ce contexte particulier n’a pas empêché la banque de développer son business. La dynamique commerciale s’est poursuivie à travers l’ouverture de 7 nouvelles agences au premier semestre. «L’objectif est d’en ouvrir 20 d’ici la fin de l’exercice», confie Sekkat. Cette agressivité commerciale s’est ainsi traduite par l’ouverture de 50.000 nouveaux comptes et le placement de 86.000 nouveaux produits, dont notamment des services en bancassurance et monétique. Parallèlement, CIH Bank a renforcé son offre digitale et procédé au lancement de CIH Online destiné à l’activité corporate.
Au final, les dépôts à vue enregistrent une progression de 13,2% à 17,1 Mds de DH. Les dépôts à terme particuliers progressent pour leur part de 20%, alors que les certificats de dépôt sont en hausse de 11,2%, conformément à la stratégie de remplacement des DAT institutionnels. «Cette politique nous permet d’optimiser les coûts de nos ressources», précise Rahhou. En regard, les crédits clientèle augmentent de 3% à 33,8 Mds de DH.
Sur le plan des indicateurs financiers, le produit net bancaire consolidé progresse de 2% à 865 MDH, tandis que le résultat d’exploitation s’établit à 284 MDH, en baisse de 30,4% par rapport à juin 2014, impacté par l’évolution de la charge de risque. De fait, le résultat net part du groupe s’affiche à 190 MDH, en retrait de 28,8%. «Après neutralisation des reprises sur dossiers historiques enregistrées en juin 2014, l’évolution est de -7%», fait remarquer le management.
Quant au coefficient d’exploitation, il passe d’un semestre à l’autre de 61,4 à 59,6%.
Les confidences de Rahhou
Contribution libératoire
L’opération d’amnistie sur les avoirs détenus à l’étranger par les Marocains, initiée par le gouvernement, aura été très bénéfique pour les établissements bancaires. CIH Bank, elle aussi, en a profité. «Sur le 1,6 Md de DH déclaré à la banque, plus de cent millions de dirhams sont restés en ressources», confie le PDG de CIH Bank.
Banque participative
A l’instar des autres établissements, CIH Bank se prépare à l’arrivée des banques participatives. Actuellement, le dossier de candidature est en train d’être complété, sachant que les banques ont jusqu’à mi-novembre pour faire le nécessaire. «Après obtention de l’agrément, nous souhaitons nous lancer dans cette activité en partenariat avec une autre banque», souligne Rahhou.
CIH Bank attend d’ailleurs d’avoir de la visibilité sur ce chantier pour dévoiler son nouveau plan stratégique de développement, lequel intégrera, évidemment, le volet relatif à la banque participative.
Fogarim
Ce mécanisme de garantie des prêts destinés au logement au profit des populations à revenus modestes ou non réguliers reste peu prisé par les banques. Pourtant, CIH Bank reste très active sur ce créneau. Aujourd’hui, un dossier sur deux est porté par la banque. «Nous pensons que nous avons la meilleure expertise en la matière sur le marché», confie Rahhou, qui précise toutefois que même si le taux de casse (impayés) est plus important, cela reste tout à fait acceptable, le risque final étant limité. Surtout, «la mécanique mise en place par la Caisse centrale de garantie et CIH Bank reste assez bien huilée», conclut Rahhou.
Fonds des notaires
Le décret relatif à la consignation des fonds de tiers détenus par les notaires, qui oblige ces derniers à ouvrir un compte auprès de la Caisse de dépôt et de gestion, n’est pas sans effet sur les banques. Ainsi, les 700 à 800 MDH de dépôts des notaires auparavant chez CIH Bank ont migré vers le bras de financier de l’Etat
David William