Le secteur du capital-investissement au Maroc a réussi à lever jusqu'à présent quelque 12 Mds de dirhams pour 200 entreprises, généralement des PME. Désormais, cette industrie souhaite s'exporter. L'Afrique subsaharienne est dans la ligne de mire.
Les capital-investisseurs marocains étaient en conclave à Casablanca la semaine dernière pour la cinquième édition de la conférence annuelle de l'Association marocaine des investisseurs en Capital (AMIC). Initié sous le thème «Le capital-investissement, du Maroc à l'Afrique», cet évènement a été l'occasion pour les professionnels de mettre en lumière l'importance que confère le Royaume à l'investissement en Afrique de manière générale, ainsi que les étapes franchies jusqu'ici par le capital-investissement au Maroc et les risques encourus par les futurs investisseurs dans le continent.
12 Mds de fonds levés
Les levées de fonds du secteur ont atteint 12 Mds de dirhams, dont 6 Mds ont déjà été investis dans des cibles au Maroc et en Afrique. «20% des fonds sont investis en Afrique subsaharienne, principalement francophone», explique Omar Chikhaoui, président de l'AMIC. Ce dernier a mis en exergue, comme d'habitude, les étapes franchies par cette jeune industrie au Maroc depuis bientôt 15 ans. Chikhaoui a indiqué, à ce propos, que les chiffres révélés par les professionnels du secteur montrent l'importance de plus en plus accrue de cette activité dans l'économie nationale, sachant que 200 entreprises, généralement des PME, sont soutenues par les membres de l'AMIC. Notons également que quelque 94% des montants levés pour le Maroc le sont par des fonds transrégionaux, actifs dans le Royaume, mais également en Afrique du Nord et dans d'autres pays africains.
Des forces à faire valoir en Afrique subsaharienne
Selon le Président de l'AMIC ainsi que plusieurs intervenants lors de cette journée, le capital-investissement marocain a des atouts à faire valoir sur le continent. Il s'agit principalement des qualités en termes d'appréciation des risques développées par les professionnels marocains, qui leur permettent d'appréhender sereinement de nouveaux marchés. Il y a aussi la nature des structures marocaines considérées légères, ce qui leur offre de la flexibilité, et enfin l'habitude de travailler dans des environnements hostiles. Cette capacité leur permettrait de faire face aux attentes d'autres économies dépourvues de cadres réglementaires.
Cela dit, il faudra apprendre à faire face au manque d'harmonisation tarifaire et douanière entre différents pays ainsi qu'au risque de change, surtout dans le contexte actuel.
Adil Hlimi