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Bourse : les particuliers en force, les institutionnels à l’affût

Bourse : les particuliers en force, les institutionnels à l’affût

Le marché actions connait l’un des meilleurs démarrages de l’année. Qui achète et pourquoi ?

 

Par A. Hlimi

La Bourse de Casablanca a démarré l’année 2025 sur les chapeaux de roue. Avec un gain d’environ 8% dès la première semaine de janvier, le marché actions signe l’un de ses meilleurs débuts annuels de l’histoire. Cette envolée s’observe à l’échelle de presque tous les secteurs et reflète pour beaucoup de secteurs des fondamentaux macroéconomiques solides, conjugués à une confiance élevée des investisseurs.

Le reflux de l’inflation et la baisse du taux directeur de la Banque centrale offrent un contexte technique favorable. Les investisseurs institutionnels au sens large - compagnies d’assurances, caisses de retraite et autres gestionnaires d’actifs - n’hésitent plus à augmenter leur exposition aux actions, séduits par des perspectives de croissance plus favorables et des rendements obligataires appelés à se compresser. Dans le jargon, les opérateurs parlent de «flux» favorables à l’action. Il suffit de regarder les souscriptions en OPCVM actions et diversifiés depuis midécembre pour remarquer cet appétit grandissant. Outre l’inflation et la politique monétaire, c’est toute la macro qui est dans une bonne dynamique depuis le début de l’automne.

A en croire le HCP, après une première moitié d’année au ralenti, l’économie nationale a fait preuve d’une forte capacité de rebond au troisième trimestre. Cette relance, portée par une vive et concomitante progression de la demande intérieure et extérieure, a été confirmée par les dernières enquêtes de conjoncture, avec une hausse des taux d’utilisation des capacités productives et une amélioration quasi-générale de l’activité des branches secondaires et tertiaires marchandes.  Les services ont également connu un sensible mouvement d’accélération, soutenu par une progression de 3,8%, grâce notamment à l’affermissement de la demande intérieure.

La consommation des ménages s’est affermie, affichant une hausse de 3,9% au troisième trimestre 2024, et la croissance de l’investissement s’est accélérée, pour atteindre 13,5%. Cela s’est traduit par un effort soutenu d’équipement des entreprises privées pour le remplacement et la modernisation de leur appareil productif, ainsi qu’un renforcement des projets d’infrastructure. Ainsi, l'économie nationale devrait retrouver plus de dynamisme début 2025, après une modération de sa croissance à la fin de 2024.

En rythme annuel, la croissance du PIB aurait atteint 3% au quatrième trimestre 2024 et devrait s’accélérer à +3,5%, au premier trimestre 2025, notamment si les conditions climatiques s’orientent vers un régime plus pluvieux pendant la saison hivernale, avec des niveaux pluviométriques proches des normales saisonnières. Selon le HCP, hors agriculture, la croissance de l’activité continuerait de dépasser les rythmes tendanciels post-Covid, mais se réajusterait progressivement, pour atteindre 3,7% et 3,5% respectivement au quatrième trimestre 2024 et au premier trimestre 2025.

Les particuliers actifs en Bourse

Outre la bonne tenue de la macro, la participation des particuliers explose, portée par la dynamique de plusieurs introductions en Bourse (IPO) récentes, lesquelles suscitent un fort engouement pour de nouveaux titres. À cela s’ajoute l’impact de l’amnistie sur le cash, qui renforce les liquidités disponibles pour l’investissement et contribue à doper temporairement les volumes d’échanges.

Face à cet afflux de capitaux, les valorisations des entreprises commencent à paraître élevées pour certains analystes. Toutefois, le marché pourrait continuer de bénéficier d’un momentum positif au cours des prochains trimestres, sous réserve que les conditions macroéconomiques restent stables et que les résultats des entreprises répondent aux attentes. Le principal risque de correction proviendrait d’un éventuel rebond de l’inflation, stimulé par des tensions géopolitiques ou une flambée des prix de l’énergie. Des profits d’entreprises inférieurs aux prévisions pourraient également décevoir les investisseurs, provoquant une certaine prise de bénéfices. Mais en attendant, la Bourse de Casablanca se trouve indéniablement dans une séquence haussière, portée par le regain de confiance de l’ensemble des acteurs de marché.

 

 

 

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