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Bourse : Les grosses capitalisations plombent la place

Bourse : Les grosses capitalisations plombent la place

capitalisationLa Bourse de Casablanca est dans un état «léthargique», après un mois de mai qui, à l’image des deux mois précédents, s’est conclu par une contre-performance du MASI de 2,27%. Les grosses capitalisations ont presque toutes enregistré un repli de leur indice. Dans ce contexte morose, certains secteurs, tels que ceux des boissons, des services aux collectivités et des transport, ont réussi à tirer leur épingle du jeu.

 

Le MASI est à la peine, et le mois de mai aura été particulièrement pénible pour l’indice-phare de la Bourse de Casablanca. Dans son dernier
bilan mensuel du marché actions, relatif au cinquième mois de l’année, Crédit du Maroc Capital (CDMC) va jusqu’à qualifier le marché action de «léthargique». Les analystes de CDMC emploieront même le mot «torpeur» pour désigner l’état dans lequel se trouve la Bourse. Des termes lourds de sens, qui en disent long sur le désenchantement qui habite les acteurs de la place casablancaise, et qui n’a d’égal que l’optimisme affiché en début d’année. Au titre du mois de mai, le baromètre de la place casablancaise a enregistré une contraction de 2,27% à 9.711,36 points.
La société de Bourse Upline Securities précise dans sa note mensuelle (Upline monthly) que le MASI a atteint son plus bas annuel à 9.588,13 points, le 27 mai, avant de renouer avec la hausse durant les deux dernières séances du mois. Cette légère embellie, qui sauve quelque peu le mois, coïncide avec l’introduction réussie en Bourse de Total Maroc qui a particulièrement brillé durant son premier jour de cotation en clôturant sur une performance de 3,93%. Upline l’explique aussi par «l’accroissement de la pondération du Maroc dans l’indice MSCI Frontier Markets, avec l’ajout de deux nouvelles valeurs, à savoir Ciments du Maroc et Saham Assurance».

Les grosses capi’ marquent le pas
Toujours est-il que le marché reste globalement morose, et le marché actions ne parvient pas à se détacher de sa spirale baissière. Cette situation «intervient dans un contexte d’absence d’éléments catalyseurs susceptibles de renflouer le marché», explique-t-on chez CMDC. Cette «torpeur» de la Bourse des valeurs de Casablanca (BVC) trouve son origine dans le «repli de la quasi-totalité des grandes capitalisations», appelées Blue Chips dans le jargon financier. Ainsi, le titre Maroc Telecom, plus grande capitalisation de la BVC, a perdu 9,7% de sa valeur durant le mois de mai. Sur la même période, le cimentier Holcim perd 5,83%, Wafa Assurances recule de 3,85%, Addoha de 3,23% et Attijariwafa bank, deuxième capitalisation de la BVC, régresse de 1,47%. «Ces cinq valeurs participent, à elles seules, à hauteur de -2,34% à la contre-performance accusée par le marché durant le mois de mai», précisent les analystes de CDMC. Conséquences : la capitalisation boursière de la BVC s’établit à la fin du mois de mai en dessous de la barre de 500 milliards de dirhams, à 493,20 milliards de DH, en retrait de 8,13 milliards de DH comparativement avec le 30 avril 2015. Ce qui constitue un repli de -1,62%. Quant au volume des transactions, il s’améliore d’un mois à l’autre de 14% à 1,53 milliard de dirhams. Par rapport à mai 2014, il bondit de 73%. Mais il faut garder à l’esprit que l’année 2014 a été l’une des années les plus faibles en termes de volumétrie, en 10 ans.


Le secteur «Boissons» au top
Au chapitre des secteurs ayant subi les plus fortes baisses, le secteur Ingénieries et biens d’équipements industriels occupe la première place, avec une perte mensuelle de 11,42%. «Ce secteur a pâti des contre-performances accusées par ses deux valeurs Stroc Industries (-17,39%) et Delattre Levivier (-6,07%)», précise CDMC. Il est talonné par le secteur Chimie, qui affiche une perte mensuelle de 10,4% imputable aux deux titres Maghreb Oxygène (-17,52%) et Snep (-8,57%). La branche Télécoms, représentée par Maroc Telecom, fléchit de 9,27%. Globalement, ce sont 11 secteurs sur les 22 que compte la BVC à connaître un repli durant le mois de mai, apprend-on du côté de CDMC. Parmi les secteurs à la baisse, on retrouve les assurances (-4,7%), les mines (-3,9%), l’immobilier et l’agroalimentaire (-2,9%) et les banques (0,4%). Si certaines grosses capitalisations ont globalement tiré vers le bas l’indice MASI, certains secteurs se sont, au contraire, distingués à la hausse. C’est le cas notamment de la branche Boissons, qui tire son épingle du jeu en se plaçant en tête de liste des performances mensuelles, avec une ascension de 6,06%, grâce au bon comportement de ses deux valeurs que sont Oulmès (+6,15%) et Brasseries du Maroc (+6,05%). Les analystes de CDMC soulignent que Oulmès a annoncé un programme d’investissement de 400 millions de dirhams, destiné à la remise à niveau et à la modernisation de l’outil productif de la filiale du groupe Holmarcom.
L’autre secteur à son avantage durant le mois écoulé, est celui des Services aux collectivités qui se bonifie de 3,37%. CDMC rappelle que son unique représentant, Lydec, «vient d’ajouter à son palmarès deux nouvelles certifications pour la station d’épuration des eaux usées de Médiouna et le laboratoire d’analyse des eaux, Labelma». L’indice des transports arrive en troisième position, avec une hausse mensuelle de 3,24%, grâce à la contribution de la CTM, qui affiche pour le mois de mai une hausse de 4,36%. La question qui se pose, à présent, est de savoir si la légère amélioration enregistrée depuis la fin du mois de mai se poursuivra. En d’autres termes, si l’hémorragie que connaît le MASI depuis trois mois s’arrêtera ? Rien n’est moins sûr. Les analystes de CDMC estiment que «le climat d’attentisme régnant sur la BVC devrait perdurer durant le mois de juin 2015, et ce avec l’approche de la période estivale et du mois sacré de Ramadan».
Pour sa part, Upline prévoit, à court terme, un mouvement en deux phases pour le MASI : «l’indice devrait s’orienter vers une première cible de baisse à 9.440 points (soit une perte annuelle de 1,87%), avant de tenter une nouvelle impulsion haussière en direction des 9.750 points (soit une hausse annuelle de 1,35%)».

Amine Elkadiri

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