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Bourse de Casablanca: un bilan sombre pour 2022

Bourse de Casablanca: un bilan sombre pour 2022

Au 28 décembre, le Masi affiche une baisse de 18% au compteur.

Le ciel se dégagera-t-il en 2023 ? Rien n’est moins sûr, tant les incertitudes restent nombreuses.

 

Par Y. Seddik

Hausses de taux, désordres géopolitiques, maux économiques et inflation… 2022 aura été un millésime que les opérateurs boursiers souhaiteront vite oublier. A moins d'un miracle lors des toutes dernières séances, la Bourse de Casablanca terminera l’année 2022 sur une baisse de 18% contre une hausse de 18,35% enregistrée en 2021. La pire performance de son histoire récente, avec près de 150 milliards de DH de capitalisation partis en fumée.

Malgré une inflation qui montrait le bout de son nez et des taux d’intérêt qui frémissaient, rien ne laissait présager, début 2022, une année boursière aussi médiocre. L'on finit l’année par une valorisation globale en baisse sensible à 17,2x contre 19,8x en moyenne pour les 5 années d’avant crise Covid-19. Aussi, le ratio de liquidité du marché boursier à fin novembre ressort à 8,51%, en recul de 13,2% en glissement annuel, alors que la volatilité moyenne ressort en repli à 9,4% contre 10,8% au premier semestre 2022.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, seuls 5 secteurs sur les 24 cotés affichaient des variations positives. Il s’agit de Electricité (+7,62%), Loisirs et hôtels (+8,38%), Mines (+33%), Sylviculture et papier (+28,8%), Sociétés de placement immobilier (+2,38%). Avec une confiance des investisseurs au plus bas, la crise boursière de cette année a montré que les valeurs de rendement - celles qui sont appréciées pour leur capacité à payer des dividendes confortables et récurrents - ne constituent plus un rempart efficace contre la chute des cours. Elles ont certes moins baissé que les titres les plus cycliques de la cote, mais elles ont pâti des craintes de recul des bénéfices qui pourraient compromettre leur capacité à maintenir leurs dividendes.

Par ailleurs, il faut dire que durant cette année historique, le moteur principal des marchés financiers a toujours été l'inflexion de la politique monétaire de la Banque centrale, à l'image de ce qui se passe un peu partout dans le monde. Les opérateurs ont essayé (et essaient toujours) de deviner quand aura lieu le pic de relèvement des taux actuels, et à quelle altitude. Dès septembre, le ton plus sévère de Bank Al-Maghrib a pris de court les investisseurs, qui ont eu au départ du mal à intégrer le changement de paradigme sur les taux d'intérêt. En annonçant des relèvements du taux directeur, BAM a, à chaque fois, gelé les velléités de rebond des actions, comme ce fut le cas durant la dernière semaine.

 

Gestions d’actifs : Tournons vite la page !

Du risque partout, des rendements nulle part. Voici ce qui a caractérisé l’industrie de la gestion d’actifs, contrairement à 2021 qui a été prolifique pour l’épargne et les placements. Les gérants d'OPCVM ont tant bien que mal limité la casse et ont laissé passer la tempête en attendant des jours meilleurs. Le secteur des OPCVM a ainsi été impacté par la baisse du marché boursier et par les tensions haussières sur le marché des taux, et a subi une décollecte au niveau des catégories d’OPCVM obligations MLT, obligations CT et actions. L’actif net global des OPCVM ressort à 536,5 milliards de DH au 9 décembre 2022, en recul de 9,5% par rapport au début de l’année. Les autres compartiments de la gestion d’actifs réalisent des progressions en ligne avec celles observées les années précédentes, avec une stabilisation des actifs sous gestion pour les fonds de titrisation et des croissances à deux et trois chiffres pour les OPCC et les OPCI respectivement. L’actif net des OPCI a ainsi atteint 49 milliards de DH à fin octobre 2022, en augmentation de 127% depuis le début de l’année, avec une prépondérance des fonds réservés aux investisseurs qualifiés.

 

Taux : le carburant de la baisse des actions

En 2022, tout le newsflow du compartiment obligataire a eu un impact immédiat sur le marché actions, qui a intégré une hausse des taux obligataires plus rapide que prévue (voir pages 14/15). Le Masi a subi des décrochages violents durant certaines séances. Ces éléments négatifs ont également compliqué la tâche des gérants actions qui, pour sauver les meubles, n’ont eu d’autres choix que de liquider leurs titres avant la fin de l’année. Pour 2023, l’on reste dans une configuration où les investisseurs espèrent que le point bas boursier soit passé, malgré le flou qui règne toujours sur les perspectives économiques et également sur les bénéfices annuels des entreprises cotées, qui seront sans doute impactés par l’inflation. L’incertitude atteint son paroxysme. 

 

 

 

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