Après un exercice 2018 consacré à la consolidation des fonds propres, BMCE BoA a renoué avec la croissance de l’activité au premier semestre 2019.
La banque apporte les derniers réglages à son plan de transformation qui, insiste-t-on, ne sera pas un plan de rupture.
Par A.E
Après un exercice 2018 durant lequel la banque à réduit la voilure afin de mieux consolider ses fonds propres, BMCE BoA a renoué avec la croissance au cours du premier semestre 2019. Les indicateurs d’activité en témoignent. Ainsi, sur le plan commercial, la distribution de crédit à la clientèle, en consolidé et à fin juin 2019, enregistre une hausse de 1,8% à 182,5 milliards de DH et une croissance des dépôts de la clientèle de 1,1% à 194,6 milliards de DH.
Le produit net bancaire (PNB) consolidé s'est, lui, apprécié de près de 7% pour s’établir à près de 7 milliards de DH. Le PNB est tiré principalement par la marge d’intérêts qui progresse de 5%, mais surtout par le résultat des opérations de marché qui a bondi de 63% sur la période.
«Les résultats des activités de marché proviennent essentiellement d’une bonne dynamique des activités de change. A la faveur de la flexibilité du régime de change, il y a eu une volatilité accrue. Nos opérateurs au niveau de la salle de marchés ont su capter la valeur ajoutée provenant de cette volatilité», a expliqué Khalid Nasr, président du Directoire de BMCE Capital, en conférence de presse.
Le semestre a également été marqué par un effort drastique sur les charges d’exploitation, qui n’ont progressé que de 2,8%, ce qui a permis une amélioration du coefficient d’exploitation et une forte hausse du résultat brut d’exploitation de 13,5%. «Cette maîtrise des charges va continuer», assure le management.
Au final, malgré une hausse notable du coût du risque, BMCE BoA a réalisé durant le premier semestre 2019 un RNPG de 1,17 milliard de dirhams, en hausse de 4% par rapport à juin 2018.
En social, le PNB s'est apprécié de 5,3% à 3,5 milliards de dirhams, tiré principalement par la bonne performance des activités de marché (+53%) et la hausse de la marge sur les commissions de 7,3%. Le résultat net de BMCE Bank S.A est ressorti en hausse de 5,4% à 1,06 milliard de DH.
Notons que les activités à l'international du groupe représentent désormais 41% du RNPG (35% pour l'Afrique et 6% pour l'Europe).
«Une dynamique commerciale fut observée sur l’ensemble des métiers et des géographies. Les revenus se sont améliorés, après une année 2018 marquée par un ralentissement subit des activités bancaires, dans un contexte de durcissement du cadre réglementaire», a commenté Othman Benjelloun, président de la Banque.
De l’argent frais
Si la machine BMCE BoA tourne à nouveau, c’est qu’entre 2018 et 2019 deux opérations de renforcement des fonds propres se sont conclues avec succès.
La première opération d'augmentation de capital par apport en numéraire et conversion de dividendes en actions, a donné lieu à une levée de plus de 1,7 milliard de dirhams, a rappelé Othman Benjelloun.
La deuxième opération permettant au Fonds britannique souverain «Commonwealth Development Corporation» (CDC Group) de participer dans le capital de BMCE Bank of Africa à travers une augmentation de capital réservée d'un montant de près de 2 milliards de dirhams, «sera concrétisée très prochainement», a en outre affirmé le président.
«Cette opération a d’ores et déjà obtenu l’approbation, à l’unanimité, de l’AGE des actionnaires tenue le 4 septembre dernier, et le visa de l’AMMC est escompté au cours de la première quinzaine d’octobre», a-t-il fait savoir.
En attendant de retrouver pleinement sa vitesse de croisière, le groupe bancaire peaufine son futur plan de transformation. Ce programme «extrêmement ambitieux» compte couvrir aussi bien des aspects d’efficacité commerciale qu’opérationnelle, la gestion du risque, du recouvrement ou la gestion des ressources humaines.
Un plan de rupture pour BMCE BoA par rapport à la stratégie précédente ? «Certainement pas !», prévient Brahim Benjelloun-Touimi, administrateur-Directeur général exécutif du groupe bancaire. «Il y aura des impulsions plus fortes au niveau de la gestion des risques, du recouvrement et de la digitalisation», explique-t-il, et la banque ne va pas se départir de sa stratégie concernant l’international : «tout ce que nous faisons à l’international est au service de l’Afrique, il n’y a pas de changement de cap stratégique». ◆