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Brahim Benjelloun-Touimi, administrateur Directeur général exécutif de BMCE Bank of Africa, plante d’emblée le décor : «pour l’exercice 2016, ce sont des records qui ont été battus en termes d’agrégats, de bilan et de bénéfices».
En effet, malgré un environnement économique «chahuté», le groupe bancaire affiche un produit net bancaire consolidé (PNB) de près de 13 milliards de DH, en progression de 10% par rapport à 2015. «C’est pratiquement la plus forte progression du secteur», souligne le management de la banque.
Cette hausse s’explique, d’une part par la bonne tenue de l’activité bancaire (core business), dont les marges évoluent de 8% aussi bien pour la marge d’intérêts que pour la marge sur commissions. «Cela prouve que le coeur de métier de la banque se porte bien», signale à ce propos Brahim Benjelloun-Touimi. A noter que ces deux sources de revenus comptent pour près de 87% du PNB consolidé. Le PNB a bénéficié, d’autre part, de la performance exceptionnelle des activités de marché, dont les revenus ont cru en 2016 de 86%. «La baisse des taux a permis la revalorisation de notre portefeuille obligataire. Cette appréciation n’est pas le fait d’opérations spéculatives», explique le management.
Les revenus issus des filiales africaines pèsent de plus en plus dans le PNB du groupe. Aujourd’hui, 43% du PNB du Groupe BMCE BOA sont issus de ces filiales. Au niveau des agrégats financiers consolidés, les charges d’exploitation ont progressé de 6%, à un rythme moins important que celui du PNB, faisant ressortir un résultat brut d’exploitation (RBE) proche de 4 milliards de DH, en hausse de 15%.
En revanche, le coût du risque s’est détérioré de 12% à 1,6 milliard de DH, impacté par la hausse de la sinistralité dans certains pays d’Afrique (voir encadré).
Le résultat net part du groupe s’établit pour la toute première fois de l’histoire de la banque au-dessus de la barre symbolique des 2 milliards de DH, en progression de 4%. «La hausse aurait pu être à deux chiffres, n’était-ce des dépenses exceptionnelles qui ont impacté les bénéfices», assure le management. C’est le cas de la charge fiscale pour l’exercice 2016 qui s’est élevée à 550 millions de DH, soit une hausse de 73% par rapport à l’exercice précédent. Une charge qui contient la somme versée par la banque au fisc suite au redressement subi cette année, mais dont le montant exact n’a pas été révélé.
Comme pour le PNB, la contribution des activités internationales du groupe au RNPG est de plus en plus prégnante : à fin 2016, 41% du RNPG sont issus des activités internationales (32% pour l’Afrique subsaharienne, grâce au dynamisme du réseau BoA, et 9% pour l’Europe). Notons que le total bilan consolidé dépasse pour la première fois les 300 milliards de DH, en hausse de 9,5%. Le groupe revendique, par ailleurs, 1.607 points de vente (723 au Maroc), avec l’ouverture de 70 nouveaux points de vente en 2016 (26 au Maroc).
Au niveau des comptes sociaux de BMCE Bank S.A, «les résultats sont encore meilleurs», estime le management.
Le PNB progresse de 14% à 6,1 milliards de DH, malgré un contexte économique particulièrement morose. «C’est la plus forte progression du secteur. Toutes nos unités au Maroc ont été dynamiques», se félicite Driss Benjelloun, Directeur général délégué.
La Banque au Maroc parvient à dégager une marge d’intérêts en hausse de 5%, malgré la forte pression à la baisse sur les taux, et la rude concurrence dans le secteur. La banque a même réussi à grignoter des parts de marché que ce soit sur le crédit (+0,68 pbs à près de 15%) ou sur les dépôts (+0,71 pbs à 15%).
Le financement des entreprises s’est d’ailleurs particulièrement bien comporté, avec une hausse des crédits à l’investissement de 12%, et une attention particulière accordée aux petites et moyennes entreprises. «Aujourd’hui, plus de 40% de nos crédits vont à la PMI-PME», souligne à ce titre M'fadel El Halaissi, DG de la banque corporate. ■
A.E
Le coût du risque consolidé du Groupe BMCE BoA a été impacté par l'environnement défavorable qui prévaut dans certains pays de l'Afrique subsaharienne, dont le Ghana et le Kenya. Des provisions importantes ont été constituées. «Mais les provisions sont faites pour être reprises et nous prenons toutes les mesures nécessaires pour nous couvrir, et ce conformément aux normes internationales», rassure le management. «D'ailleurs, nous avons effectué plusieurs missions de diagnostic (Bénin, Côte d'Ivoire...) qui nous ont permis de conclure à la nécessité de revoir la filière recouvrement et d'exporter l'expertise acquise au Maroc en la matière dans ces pays», ajoute-t-il. Signalons que le stock de provisions s'élève à 9 milliards de dirhams. «C’est notre argent, nous devons tout faire pour le récupérer», promet le management.
