Emission obligataire subordonnée, montée de la SFI dans le capital…, la prochaine Assemblée générale du groupe bancaire débouchera sans doute sur un renforcement de sa force de frappe. Mais à quoi peut servir ce cash ?
C’est l'un des sujets les plus «frappants» à l'ordre du jour de l'Assemblée générale mixte de BMCE Bank, prévue le lundi 30 mai 2016. Cette assemblée devra en effet statuer sur une ou plusieurs émissions d'obligations subordonnées non convertibles sur une durée de 5 ans minimum, avec un plafond de 3,5 Mds de dirhams. Ces émissions peuvent être réalisées en une ou plusieurs tranches, dans un délai maximum de trois ans. A la différence des dettes seniors, ces dettes subordonnées comportent des primes de risque plus élevées. Astucieux. Car cela les rend plus intéressantes dans le contexte actuel de taux bas, ce qui est un gage de réussite pour l'opération. Le fait qu'elles ne soient pas convertibles montre, pour sa part, que la banque souhaite faire jouer l'effet de levier sans l'intention de doper les fonds propres à terme. Difficile de croire que ce financement additionnel sera exploité au Maroc, là où les marges s'effritent
et où la rentabilité des actifs est faible. Sans doute que la banque prépare de nouvelles acquisitions à l'international.
Par ailleurs, l'Assemblée générale extraordinaire de BMCE Bank devra décider
du renouvellement de l'autorisation triennale de conversion optionnelle, en actions, des sommes dues au titre du prêt subordonné d'un montant de 70 millions d'euros consenti par la Société financière internationale.
En d'autres termes, l'AGE devra statuer sur une augmentation du capital à la faveur de la SFI pour un montant de 70 millions d'euros (près de 770 MDH).
La banque s'apprête sans doute à reprendre le chemin de la croissance externe à moyen terme, après avoir stabilisé son coût du risque. Ce dernier a baissé de 19% en 2015. Un besoin réel après le coup de mou affiché par ses bénéfices en 2015. Son résultat net part de groupe n'a grimpé que de 1% par rapport à 2014, malgré un premier semestre explosif. La banque revendique une part de 31% pour l'Afrique dans ses activités.
Adil Hlimi