Les BPR sont en train de finaliser leur montée dans le capital de la BCP pour concrétiser le projet de loi portant modification de la loi 12-96 relative à la réforme du Crédit Populaire du Maroc. Résultat : le cours de l’action, habituellement scotché autour de 200 DH, s’envole pour marquer un plus haut annuel, vendredi dernier, à 243 DH, avant de retomber. Les petits porteurs se frottent les mains. 

Depuis mercredi dernier, c’est le rush pour les salariés de la BCP dans les agences du personnel du groupe. Il faut dire que leur patience a payé et est enfin récompensée. Ces derniers ont en effet participé massivement à une augmentation de capital en acquérant l’action à 300 DH, avant que le cours ne soit splité (divisé en 2), leur permettant, eux et les autres actionnaires, de bénéficier du double des actions dont ils disposaient. Pour les salariés, le nouveau coût de revient de cette ligne de portefeuille est devenu 150 DH. Depuis, le cours de l’action évolue autour de 200 DH. Des trous d’air apparaissaient de temps en temps pour faire baisser le cours autour de 180 DH, avant de revenir rapidement à 200 DH. En somme, un comportement exemplaire d’une action de père de famille. 

Feu d’artifice

Mais la semaine dernière, l’action a marqué une fulgurante hausse de plus de 14%, atteignant même un pic supérieur à 9% de hausse rien que sur la séance de vendredi 24 octobre, avant de se rétracter en deuxième partie de séance sous l’effet d’un afflux massif de vendeurs. Pour une action de cette trempe, c’est un véritable feu d’artifice. Une bataille menée du côté des acheteurs par les BPR qui finalisent l’achat des 51% du capital de la BCP et, du côté des vendeurs, par les acteurs habituels du marché, accompagnés cette fois par le personnel qui a souhaité concrétiser ses plus-values latentes. Pour ceux qui ont su négocier correctement leurs cours de vente, la plus-value peut atteindre 60% sur la période. Et quand on sait que l’achat initial des titres s’est fait par effet de levier (la banque a prêté aux salariés le montant de l’acquisition), on en déduit que la rentabilité de l’opération s’envole pour certains. 

Pour rappel, les BPR détiennent déjà autour de 50% du capital de la BCP. C’est ce qu’avait déclaré le Directeur des risques de la BCP, Hassan El Basri, dans nos colonnes il y a quelques semaines (www.financesnews.press.ma). Il s’agit donc de finaliser l'acquisition du point de pourcentage restant. Le projet de loi prévoit également la montée de la BCP dans le capital des BPR pour améliorer la qualité des flux en provenance des filiales régionales, avec comme conséquence un impact positif sur son résultat. 

Adil Hlimi