C’est l’une des questions qui suscite le débat entre experts de la finance participative et régulateurs. Les banques participatives vont-elles démarrer leurs activités avant le lancement de l’assurance participative, Takaful, dont les textes d’application ont pris du retard ?
Un retard qu’explique l’Acaps (Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale) par le fait que la réforme du code des assurances a débuté un an et demi après celle de la loi bancaire.
“Nous fournissons de gros efforts pour rattraper ce retard”, souligne le régulateur des assurances. Mais le circuit législatif étant ce qu’il est, il est “fort probable qu’il y ait un décalage entre le lancement des banques participatives et celui du Takaful”.
Cela voudrait dire qu’en attendant la finalisation du cadre réglementaire du Takaful, les banques participatives proposeront à leur clientèle des produits participatifs adossés à des assurances conventionnelles.
Une éventualité considérée comme une hérésie par certains professionnels.
“Cela n’a pas de sens. Proposer des produits bancaires participatifs adossés à des assurances conventionnelles va dérouter le client qui a besoin de clarté. Il est nécessaire de tout lancer en même temps pour proposer une offre participative complète”, nous affirme l’un d’entre eux.
Un point de vu partagé par l’Association marocaine des professionnels de la finance participative, qui plaide pour un lancement conjoint des banques et des assurances participatives, quitte à temporiser le lancement des premières banques, dont certaines sont déjà prêtes. “C’est également la position du Wali de Bank Al-Maghrib”, ajoute notre source.
Alors lancement décalé ou simultané des banques et assurances participatives ? La question n’est toujours pas tranchée pour le moment. Cela sera au Conseil supérieur des Oulémas (CSO) et son Sharia Board de trancher.