Il semblerait que sur les 8 établissements à avoir reçu des agréments début janvier 2017 par Bank Al-Maghrib, 3 au moins sont complètements prêts. Leurs offres, leurs agences pour ceux qui se lancent avec des filiales, ou encore leurs ressources humaines, tout semble finalisé depuis des mois.
Mais le démarrage de l'activité est conditionné par la publication des agréments au Bulletin officiel (BO), chose qui bloque au niveau du Secrétariat général du gouvernement, et qui devrait être résolue dans les 2 semaines à venir, soit en plein mois de Ramadan. «Dès que ce sera publié au BO, on démarre», nous dit un dirigeant.
Les professionnels ont pris acte du fait que ce démarrage sera «hybride» et devra connaître une période de transition. On nous explique que le Conseil supérieur des Ouléma n'a pas encore traité le dossier de l'assurance Takaful et que le marché des capitaux participatifs sera étudié après avoir bouclé celui de l'assurance. Autant dire que ce n'est peut-être pas pour 2017 que l'assurance Takaful verra le jour, sauf miracle. Autre point à régler, celui des Sukuks, sachant que le ministre des Finances a promis une émission souveraine au deuxième semestre de cette année.
Parallèlement, Bank Al-Maghrib doit encore arrêter les contrats types de la finance participative et les faire valider par le Conseil des Ouléma.
Face à ce manque criant d'outils, les banquiers de la finance participative ne semblent pas baisser les bras. Ils souhaitent d'abord attirer la clientèle avec les produits de base : ouverture de comptes et opérations courantes seront proposées aux futurs clients dès le lancement, en attendant de pouvoir offrir des financements participatifs. Là aussi, l'offre sera hybride, notamment pour la Mourabaha immobilière, en attendant le lancement de l'assurance Takaful.
L'idée évoquée il y a quelques semaines par les professionnels et qui consiste à différer ou pousser du mieux qu'ils peuvent les régulateurs à retarder le lancement des banques participatives en attendant l'assurance Takaful semble avoir été écartée.
Pour plusieurs dirigeants de banques participatives marocaines, l'idée de suivre le chemin pris par les banques conventionnelles sur le reste du continent mijote déjà dans un coin de leur tête. «Il ne faudra pas s'étonner de voir des banques participatives partir rapidement dans la région», explique-t-on auprès de l'association professionnelle qui regroupe l'écosystème participatif. Cet appétit pour l'international paraît anecdotique, alors que ces banques n'ont même pas démarré au Maroc. ■
A.H