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Banques Islamique : Financer l’économie réelle

Banques Islamique : Financer l’économie réelle

Taib Aisse

Taib Aisse, président du cabinet AISSE, co-organisateur de ce forum internatio-nal, et expert en économie et finance et spécialiste de l’audit, évoque les retom-bées attendues de la finance participative sur l'économie nationale. 

Finances News Hebdo : Quelles sont les retom-bées attendues de la finance participative sur l’économie nationale ?

Taib Aisse :  Les retombées attendues de la finance participa-tive sur le Maroc sont nombreuses. Actuellement, le taux de bancarisation du Maroc est de 55%, il y a donc près de 45% de la population qui n’a pas accès aux services bancaires. Le fait d’avoir une finance participative drainera un certain nombre de per-sonnes, d’institutions et d’entreprises qui se trouvent en dehors du circuit de bancarisation. Cela créera une dynamique nouvelle au niveau de l’économie nationale; ce qui va évi-demment entraîner une création de richesses et d’emplois et, par exten-sion, la résorption du chômage et de la pauvreté. Aujourd’hui, nous avons déjà un cadre juridique, avec une loi sur les Sukuks, une loi bancaire et un projet de loi sur l’assurance takaful. Il reste encore des choses à mettre sur pied, comme un marché interban-caire propre à la finance participa-tive. A partir de 2016, les premières banques participatives deviendront opérationnelles. Après cela, les Sukuks aussi bien souverains que privés, seront amenés à se développer. Il faut savoir que les Sukuks sont un outil très fort qui permet de mobiliser l’épargne et de l’orienter vers l’investissement; ce qui ne peut qu’être bénéfique pour l’éco-nomie nationale.

F.N.H. Comment assurer une fiscalité non pénalisante pour les produits participatifs ?

T. A.. Il faut éviter la double impo-sition. Il y a un certain nombre d’opé-rations réalisées par les banques participatives, qui sont doublement imposées, aussi bien à l’achat qu’à la vente. Un certain nombre de dis-positions ont déjà été prises, mais il y a encore des choses à faire dans ce domaine. La Loi de Finances est soumise au Parlement, et des propo-sitions seront faites à ce sujet pour éviter la double imposition et mettre les deux modes de financement sur un pied d’égalité, selon les principes de la bonne concurrence.

F.N.H. N’y a-t-il pas un risque que les produits commerciaux, type Mourabaha, prennent le dessus sur les produits de financement de l’économie, comme la Mousharaka ?

T. A.. Effectivement, il faut éviter d’aller vers les solutions de simplicité et de facilité. Ce que l’on recherche au niveau de la finance participa-tive, c’est de favoriser les solutions de financement. Il faut davantage s’orienter vers l’investissement et les secteurs productifs créateurs de richesse. Certes, c’est au marché de déterminer si on va se diriger vers ce genre de financement, mais il faut aussi surveiller de près l’aspect législatif, de façon à avoir une règle-mentation qui favorise davantage les secteurs productifs au détriment des secteurs spéculatifs. 

 

Propos recueillis par A. E. 

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