A fin septembre, l’encours des crédits bancaires s’établit à 764,5 milliards de dirhams, en hausse d’un petit 1% par rapport à l’an dernier. L’encours des crédits à la promotion immobilière s’inscrit en baisse de 6,3% en une année glissante. Les créances en souffrance continuent de grimper.
Le crédit bancaire ne parvient toujours pas à décoller, à en croire les dernières statistiques monétaires relatives au mois de septembre 2015 publiées par Bank-Al Maghrib.
En glissement annuel, le rythme de progression du crédit bancaire a décéléré en septembre à 1%, après 2,1% en août 2015. En glissement mensuel, le crédit bancaire a enregistré une progression de 0,2%. Faible, beaucoup trop faible pour irriguer l’économie nationale. Les effets sur la croissance des crédits des deux baisses successives des taux directeurs opérés par la Banque centrale, il y a un an, se font toujours attendre. A ce niveau-là ce n’est plus de l’atonie, c’est presque de l’anémie. A fin 2015, la croissance des crédits bancaires devrait s’établir à un petit 3%.
La promotion immobilière boudée
Par objet économique, la décélération du crédit bancaire s’explique, d’une part, par l’accentuation de la baisse des facilités de trésorerie de -3,5% à -5,7% et, d’autre part, par le ralentissement de la progression de l’ensemble des autres catégories de crédit, à l’exception des concours à l’équipement, dont le taux est passé de 1,4% à 2%. Le taux d’accroissement des prêts immobiliers est revenu de 2,9% à 2,2%, en relation avec le ralentissement de l’accroissement des crédits à l’habitat et l’accentuation de la baisse de ceux à la promotion immobilière, souligne la Banque centrale. La promotion immobilière est de fait sérieusement boudée par les banques : depuis le début de l’année, l’encours des crédits à la promotion immobilière atteint 60,4 milliards de DH, soit une baisse de 6,3% par rapport à l’année dernière. Ce n’est pas le cas du crédit à l’habitat qui, sur une année glissante, affiche une progression notable de son encours de 5,7%.
Par branche d’activité, les données disponibles selon une fréquence trimestrielle font ressortir, en glissement annuel, une accentuation de la baisse des crédits aux secteurs du commerce de -2,8% au deuxième trimestre 2015, à -7,2% au troisième trimestre.
Idem pour les «industries manufacturières» dont les crédits reculent sur la même période de -9,2% à -10%. En revanche, la Banque centrale relève une accélération du rythme de progression des prêts au secteur des «transports et communications» de 17,3% à 21,2% tout comme les crédits à la branche «Electricité, gaz et eau» de 12,3% à 16,9%.
Enfin, notons que malgré la décélération du crédit, les créances en souffrance continuent, elles, de progresser, enregistrant une hausse annuelle de 9,9% par rapport à septembre 2015. Le taux des créances en souffrance s’établit à fin septembre à 7,48%. Ceci explique peut-être cela…
Amine El kadiri