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Autrement dit : Des primes et déprime

Autrement dit : Des primes et déprime

amine

Sale temps sur la planète finance ! Il y a des signes qui ne trompent pas, comme la déprime qui gagne les opérateurs de marché à la Bourse de New York, épicentre mondial des marchés financiers. La faute aux bonus de moins en moins généreux (sic).

Rendez-vous compte : les primes des traders et banquiers de Wall Street ont diminué de 9% en 2015, après une baisse de 6% en 2014. Les goldenboys new yorkais n’ont reçu en 2015, en moyenne, «que» 146.000 dollars de primes, contre 172.000 dollars en 2014. En 2006, à la veille de la crise des subprimes, la prime moyenne frôlait les 200.000 dollars. C’étaient les beaux jours de la finance triomphante. Aujourd’hui, c’est plutôt l’abattement qui règne. Le Washington Post a même titré : «Pourquoi 146.200 dollars est un bonus effroyable pour Wall Street». Rien que ça !

Si les bonus des traders de Wall Street ont autant baissé, c’est que les bénéfices des activités de marché des grandes banques et des maisons de courtage de la place new yorkaise ont reculé de 10,6%, affectés par les turbulences sur les marchés, la volatilité extrême, et les craintes sur une détérioration de la croissance mondiale. Et selon la presse améri­caine, cela ne risque pas de s’améliorer en 2016.

Quasiment toutes les institutions conjoncturistes mondiales (Moody’s, Fitch, FMI, OCDE) revoient à la baisse leurs prévisions pour la crois­sance mondiale pour 2016 qu’elles situent, dans le meilleur des cas, autour de 3%. Les plus pessimistes d’entre elles alertent même la com­munauté financière sur les risques d’une récession mondiale. Car, si les pays développés connaissent une croissance molle, voire nulle, les émergents ne sont pas mieux lotis. La Chine connaît un ralentissement de son économie, quant au Brésil et à la Russie, les deux premières lettres des BRICS, ils sont déjà en récession. Le Brésil, septième éco­nomie mondiale, a enregistré un recul de 3,8% de son PIB en 2015, et la Russie 1,5%. Ajoutez à ce panorama peu enthousiasmant les prix bas du pétrole, l’aversion aux risques des investisseurs, les monnaies émergentes qui se déprécient, et vous obtenez un cocktail détonnant, qui risque de faire des dégâts dans les prochains mois.

Amine El Kadiri

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