Le groupe bancaire a livré une belle copie semestrielle.
Il fait la course en tête dans le digital et le financement des TPME.
Par A.E
Des revenus consolidés en hausse de 4,3% à 11,8 Mds de DH, des bénéfices nets parts du groupe qui atteignent 2,9 Mds de DH, en progression de 4,9%, un total bilan de plus de 528 Mds de DH, qui gonfle de 7,8%, des fonds propres qui dépassent les 50 Mds de DH, en progression de 12%, un fonds de commerce qui frôle les 10 millions de clients, etc. : le groupe Attijariwafa bank a présenté à la presse et aux analystes une belle copie semestrielle, malgré quelques vents contraires.
Rien ne semble pouvoir ébranler le géant bancaire, pas même les difficultés rencontrées dans certains pays d’implantation (CEMAC, Tunisie et Egypte), ni même les éléments exceptionnels comptables ou fiscaux qui ont grevé de plusieurs dizaines de millions de DH les bénéfices du groupe (voir encadré).
La banque s’est même offert le luxe de faire mieux que la moyenne des prévisions des analystes.
Plus que jamais leader de son secteur, elle aborde l’avenir avec sérénité. L’avenir immédiat pour la banque, c’est son futur plan stratégique. L’actuel plan baptisé «Energies 2020», qui est dans sa dernière ligne droite et qui arrive à échéance à la fin de l’année en cours, s’était fixé comme objectif de faire un bond important en termes de digitalisation, de développement des paiements électroniques et de transformation du modèle de relation et de l’expérience client.
Sur cet axe stratégique pour la banque, Mohamed El Kettani affiche sa satisfaction. Pour le PDG du groupe bancaire, cette transformation digitale n’est pas de la cosmétique, mais représente bien une «rupture brutale» au sein d’Attijariwafa bank, que ce soit au niveau de la réorganisation en réseau ou de la refonte des process.
«Nous avons continué l’enrichissement de nos plateformes digitales, avec un développement soutenu des nouveaux moyens de paiements électroniques afin de garder notre leadership», explique El Kettani, qui ne manque pas de préciser que dans ce domaine, Attijariwafa bank a une «très grande longueur d’avance sur la concurrence». Et d’ajouter : «On ne parle pas beaucoup, mais les chiffres parlent pour nous».
Ainsi, selon le top management de la banque, la part de marché du groupe Attijariwafa bank dans les paiements électroniques est de 30,8% à fin juin 2019, en progression de 300 points de base sur une année glissante. «C’est au-delà de notre part de marché (PDM) naturelle qui tourne autour de 25% toutes activités confondues», se félicite le président.
Autre chiffre édifiant : au sein de la banque, 75% des transactions réalisées par la clientèle se font via le digital aujourd’hui (contre 62,5% à fin juin 2018). «C’est un vrai succès. Notre clientèle se digitalise avec nous», commente Mohamed El Kettani.
En outre, Attijariwafa bank fait état d’une montée en puissance de la banque 100% digitale L’Bankalik, dédiée aux jeunes de moins de 35 ans ou aux primo-accédants qui n’ont pas de comptes bancaires.
Attijariwafa bank revendique à ce jour 525.000 clients actifs en ligne, et traite plus de 8 millions de connexions par mois.
Outre le digital, l’autre cheval de bataille du président El Kettani est le financement des TPE. La banque dit avoir distribué près de 120.000 nouveaux crédits à cette catégorie d’entreprises ces 5 dernières années au Maroc. La banque s’appuie notamment sur les espaces Dar Al Moukawil (le 9ème centre Dar Al Moukawil a été inauguré la semaine dernière à Casablanca) pour faire de l’accompagnement sur-mesure, et sur un réseau composé de 119 agences exclusivement dédiées aux entreprises.
Pour mieux souligner l’importance de cet «engagement» envers les TPE, El Kettani rappelle que certaines des entreprises aujourd’hui cotées à la Bourse de Casablanca et qui s’exportent à l’international «étaient des TPE chez nous il y a 40 ans, avec des petites facilités de caisse».
«Le Maroc a besoin aujourd’hui d’un élan entrepreneurial. La croissance économique ne pourra redécoller qu’à travers une nouvelle race d’entrepreneurs», souligne le président.
Sur le financement des TPE, Attijariwafa bank fait là aussi la course en tête, avec plus d'une entreprise sur trois agréée par les programmes étatiques (Istitmar Croissance, Imtiaz Croissance). La PDM du groupe dans les garanties CCG atteint 66% à fin juin.
Plus généralement, concernant le financement des entreprises, le groupe bancaire revendique une part de marché de 29,54%, en hausse de 300 pbs sur les 4 dernières années.
«Cette dynamique que nous avons enclenchée est porteuse de création de valeur et d’espoir au niveau de l’acte d’entreprendre», estime le PDG d’Attijariwafa bank. ◆
Tout n’a pas été rose durant le premier semestre pour le groupe Attijariwafa bank. Des éléments exceptionnels ont impacté les comptes consolidés en 2019 pour la première fois : entrée en vigueur du nouvel impôt sur la cohésion sociale au Maroc (72 millions de DH), retraitements IFRS relatifs à l’impact sur le compte de résultat de la décote consentie aux salariés au titre de l’augmentation de capital qui leur a été réservée en décembre 2018; et entrée en vigueur de l'application de la norme IFRS 16 (19 millions de DH). Sans ces éléments, le RNPG aurait augmenté de près de 10%.