Par A. Hlimi
La capacité des entreprises à générer du cash est la thématique centrale sur laquelle misent beaucoup les analystes d'Attijari Global Research (AGR) depuis quelques mois. Ce webinaire était l'occasion pour le bureau de recherche d'expliquer ses convictions en la matière, en particulier dans les conditions de marché actuelles, marquées par la hausse importante du Masi et des taux particulièrement bas. La génération de cash permet en effet aux entreprises de réduire la dette, investir plus, faire de la croissance externe et - sujet principal pour beaucoup d'investisseurs - faire remonter des dividendes.
Portefeuille de recommandations
Mais comment sélectionner les bons candidats ? Lamyae Oudghiri, manager chez AGR, explique les filtres par lesquels passent les actions pour intégrer le portefeuille recommandé par le bureau de recherche. «On s'assure d'abord que les sociétés que nous sélectionnons sont en mesure de générer du cash. Concrètement, il s'agit de mesurer la capacité des entreprises à transformer leur résultat économique en cash-flow opérationnel. Ce premier filtre représente le socle de notre stratégie», indique-t-elle.
«Ensuite, on s'assure que la génération du cash se traduit sur la rémunération des actionnaires à travers la remontée des dividendes et à travers la création de valeur économique», poursuit Lamyae Oudghiri. Pour cela, AGR s'assure que la rémunération des actionnaires se fait à travers non seulement la remontée des dividendes, mais également en mesurant le spread du rendement avec les BDT 5 ans.
«Nous pensons que les entreprises qui arrivent à creuser l'écart entre leur rendement dividende et le BDT 5 ans, continueront à être prisées par les investisseurs indépendamment des valorisations», note-t-elle. Quant à la création de valeur, AGR l'évalue à travers la mesure du coût du capital. Les entreprises résilientes, avec un risque financier faible, avec des marges de profitabilité solides, sont les plus à même de profiter de la baisse du coût du capital que nous observons aujourd'hui. Cette contraction s'explique par la baisse des taux, consécutivement à la baisse du taux directeur, et par la résilience de la prime de risque sur les actions qui se trouve sur des plus bas historiques.
Les raisons ? Une forte confiance des investisseurs dans les perspectives et un manque d'alternatives aux actions. Ceci se traduit par un portefeuille actions recommandé composé de Maroc Telecom, Ciments du Maroc, Cosumar, Total Maroc, SNEP, Mutandis, CMT et SMI. Ce portefeuille affiche un spread de rendement de 60 points de base (PBS) par rapport au Masi et de 204 PBS par rapport aux bons du Trésor à 5 ans.
Un portefeuille résilient
Pour Maria Iraqi, également manager chez AGR, ce portefeuille a fait preuve d'une résilience appréciable en 2020, avec une baisse contenue des réalisations financières. Ainsi, le RNPG récurrent de ce portefeuille a connu une baisse de 3,3% contre une baisse de 29% pour le marché.
En termes de performances boursières, à l'issue des cinq premiers mois de l'année en cours, le portefeuille affiche une rentabilité de 20%, honorant ainsi ses objectifs et ses engagements et surperformant la rentabilité du Masi. Marya Iraqi a rappelé que AGR avait anticipé une rentabilité de l'ordre de 26% sur 24 mois. Cela prouve l'intérêt croissant des investisseurs envers la thématique de placement d'AGR.
Les performances annuelles de ces valeurs ont été principalement soutenues par les niveaux de spread qu'elles offrent par rapport aux bons de trésor 5 ans, a-t-elle mis en avant, notant que les valeurs du portefeuille offrent aujourd’hui des spread qui varient entre 35 points de base et 555 points de base, et des performances YTD allant de 7,8% à 46%. Lamyae Oudghiri estime que le marché actions marocain devrait afficher une performance supérieure à 10% en 2021. «Le Maroc ne peut pas rester décalé par rapport aux performances internationales. Nous nous attendons à une synchronisation», conclutelle.