Wafa Assurance affiche des indicateurs en progression au premier semestre 2021 malgré un sursaut de la sinistralité.
Par A. Hlimi
En pleine pandémie l'an dernier, Wafa Assurance a fait une démonstration de force à ses pairs, en optant pour la permanence des méthodes dans la tenue de sa comptabilité, laissant de côté les dérogations offertes par l'ACAPS en la matière. Un an plus tard, l'assureur numéro 1 au Maroc a remarquablement remonté la pente, aidé par la bonne tenue des marchés financiers et la reprise de l'activité.
La profitabilité est en effet au rendez-vous, avec un résultat net semestriel bénéficiaire de 362 MDH, contre -191 MDH au S1 2020, en raison de l'amélioration des indicateurs techniques et la reprise des marchés financiers. Les fonds propres sont stables à 5,9 Mds de dirhams, et la marge de solvabilité est 3,3 fois le minimum réglementaire.
Sinistralité liée à la pandémie
L'assureur a tout de même affiché une baisse de 10,6% de son résultat technique Vie que le président-Directeur général, Ramsès Arroub, explique par la hausse de la sinistralité de l'activité «Décès» : «Nous avons constaté en 2021, pour la première fois depuis de très nombreuses années, un fléchissement du ratio sinistres/primes de l'activité Décès. Évidemment, cela n'a rien d'alarmant... Nous avons confronté ce résultat avec des sources externes, qui confirment cette hausse de la sinistralité, et la meilleure explication que nous pouvons donner aujourd'hui, de manière non définitive, pour expliquer cette hausse de la sinistralité, c'est la Covid».
«La mortalité moyenne constatée chez les assureurs est de l'ordre de quelques centaines de décès par jour et lorsque l'on ajoute les quelques dizaines de décès liés à la Covid-19, l'impact est significatif», a-t-il expliqué. «Cela dit, quand vous rapportez cette mortalité aux portefeuilles des compagnies d'assurances, qui sont plus urbanisées et plus âgées, l'écart est amplifié». Rappelons que la pandémie a également un impact sur l'activité «Maladie» des compagnies. Wafa Assurance couvre cette pathologie dans ses contrats et prend donc en charge les clients et les salariés de ses clients entreprises. Dès lors qu'il y a une prescription médicale, le malade est couvert pour son traitement, ses soins et son éventuelle hospitalisation dans les plafonds qui sont définis dans le contrat d'assurance.
Montée en puissance des filiales
Le chiffre d’affaires cumulé des filiales est de 682 MDH, en croissance de 16% au premier semestre, contribuant à 11,5% du chiffre d'affaires du groupe. L'objectif est d'atteindre une contribution de 20 à 25% pour les filiales en Afrique à horizon 2024. Cela passera par un doublement des pays de présence que le groupe souhaite porter à 11 ou 12 à cet horizon.
Le management confiant dans les perspectives du marché actions
«On reste long sur les perspectives du marché actions et lourdement investis sur la partie taux parce qu'une grande partie de notre activité est à capital ou à taux garanti. Nous avons donc besoin de sécurité pour garder un bon niveau de fonds propres et délivrer un certain rendement. Nous restons confiants sur les deux compartiments. D'ailleurs, on n’a pas beaucoup baissé les taux de rendements servis aux clients en 2021 par rapport à 2020 (3,15% vs 3,25% en 2020). C'est un signal de confiance dans le portefeuille investi et dans les perspectives», a précisé Arroub.