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Assurances: les bonnes leçons du séisme d’Al Haouz pour le secteur

Assurances: les bonnes leçons du séisme d’Al Haouz pour le secteur

Le secteur des assurances est à l’œuvre pour un test grandeur nature du dispositif de lutte contre les catastrophes naturelles.

 

Par A. Hlimi

Plusieurs centaines de millions de dirhams. C’est ce que devrait coûter le séisme d’Al Haouz aux assureurs. Un montant qui aurait pu être bien plus élevé si le séisme avait touché une zone urbaine. Cette catastrophe naturelle représente un test grandeur nature du dispositif de lutte contre les catastrophes naturelles mis en place en 2020. «Le séisme d’Al Haouz a permis à notre secteur de démontrer sa capacité à réagir efficacement pour gérer rapidement un sinistre de masse, qui nécessite une organisation particulière sur le terrain», expliquait dans nos colonnes Bachir Baddou, viceprésident de la Fédération marocaine de l’assurance, début novembre. A l’époque, 8.000 déclarations étaient parvenues aux entreprises d’assurances. Elles concernent principalement des logements ayant subi des dégâts, mais également des industries, des commerces, des véhicules et des décès, ainsi que des blessés.

Quelques centaines de millions de dirhams de dommages

Tout comme les scientifiques se sont empressés de rappeler que cela aurait pu être pire en termes de dommages et de pertes humaines si le séisme avait touché une zone urbaine, les compagnies d’assurances ont confirmé ce constat  : «Même si le séisme a touché en grande partie des zones où le taux de pénétration de l'assurance reste très faible, certaines agglomérations, en particulier la ville de Marrakech, comptent plusieurs assurés dont les biens ont subi des dégâts. Certes, nous ne sommes pas encore en mesure de donner un chiffre exact sur le montant global des indemnités qui seront versées aux victimes, mais il est acquis que les entreprises d’assurances vont verser plusieurs centaines de millions de dirhams».

Fonds de lutte contre les catastrophes naturelles : Un amortisseur augmenté

Entré en vigueur en 2020, le système allocataire de gestion des risques catastrophiques a été mis en place au profit des personnes physiques ne disposant d’aucune couverture assurantielle, à travers le Fonds de solidarité contre les évènements catastrophiques. Ce système est basé sur la solidarité et ne fait pas appel aux mécanismes propres à l’assurance. Heureusement, l’administration du fonds, et à sa tête le nouveau patron de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, Abderrahim Chaffai, a eu l’idée ingénieuse de réassurer le fonds. Une décision critiquée à un moment par certains opérateurs qui estimaient que ce véhicule n’a pas à céder du risque. «Mais au final, force est de constater que ce choix est judicieux», nous explique un dirigeant de compagnie d’assurances. La réassurance va permettre au fonds d’augmenter encore plus ses capacités financières et mieux absorber ce sinistre. Depuis, un arrêté du chef du gouvernement a décrété l’état de catastrophe naturelle. Cela permet d’avoir une idée précise sur les communes concernées par l'événement catastrophique et aux opérateurs concernés de finaliser le formalisme réglementaire et avancer dans le processus d'indemnisation.

Catastrophes naturelles : Combien ça coûte aux Marocains ?

Ce système intégré de gestion des conséquences catastrophiques, unique dans notre région du monde, ne coûte, à vrai dire, pas grand-chose au Marocains. Le prix de cette garantie est fixé par arrêté du ministre de l’Économie et des Finances depuis 2019. Il s’agit d’un pourcentage appliqué à la prime relative au contrat socle, selon sa nature. Pour l’assurance dommages aux biens, c’est 8% de la prime relative au contrat, avec un seuil maximal de 100.000 dirhams. Cela représente également 2% des primes automobiles. Une prime de 2% appliquée est aux contrats couvrant la responsabilité civile en raison des dommages corporels causés aux tiers. 

 

 

 

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