Marrakech a brillé cette semaine par la tenue, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi, de la 43ème Conférence et Assemblée générale de l’Organisation des assurances africaines qui tient ses Assises du 8 au 11 mai 2016.
La thématique débattue «L’assurance africaine entre défis actuels et émergents» n’est pas le fruit du hasard, puisqu’elle intervient dans un contexte où l’industrie d’assurance africaine est amenée à se construire davantage et à couvrir même les plus démunis contre les différents aléas.
Le mot émergence répond à un double défi : le premier est celui d’un continent qui aspire à rejoindre le concert des pays émergents, et le second est la nécessité de se prémunir justement contre les risques émergents (climatiques, pandémiques, agricoles…). En plus des assureurs et des réassureurs africains, la présence de réassureurs étrangers témoigne de leur intérêt grandissant pour cette industrie en Afrique. Une Afrique plurielle, dont les différences sont palpables d’un pays à un autre, une Afrique jeune et une Afrique qui recèle de gisements dans son sous-sol. Ajoutons à cela que le potentiel est énorme, étant donné que le taux de pénétration demeure faible, ne dépassant pas 1%, à l’exception de l’Afrique du Sud et du Maroc. Il faut donc mettre les bouchées doubles pour asseoir une industrie d’assurance africaine à la hauteur des défis. Comme signalé par le président du Comité d’organisation, Bachir Baddou, l’Afrique est l’ADN du Maroc et cette vision est guidée par le Souverain, en témoignent ses différentes visites dans différents pays de l’Afrique subsaharienne.
Aussi, comme l'a affirmé le président de l’ACAPS, Hassan Boubrik, depuis 1972, l’OAA n’a cassé d’oeuvrer pour une industrie d’assurance saine à travers le développement de plusieurs partenariats entre pays. «Nos relations de coopération doivent renforcer les acteurs de part et d’autre pour asseoir les bases solides de cette industrie», annonce-t-il. D’après lui, le continent a progressé d’une manière substantielle, réalisant un taux annuel de croissance de 5%.
En 2014, les dix principaux marchés (Afrique du Sud, Maroc, Egypte, Nigéria, Kenya, Algérie, Angola, Namibie, Tunisie et Maurice) ont comptabilisé des primes d’un montant de 63,4 milliards de dollars US, soit 92% du total des primes en Afrique. En 2014, les primes d’assurance représentaient 2,8% du PIB africain. Hormis l’Afrique du Sud où le taux de pénétration de l’assurance atteignait 14% (Vie : 11,3%, non-Vie : 2,7%), la contribution de l’assurance au PIB est sensiblement inférieure à la moyenne mondiale de 6,2% dans tous les autres Etats africains. C’est dire que le marché africain de l’assurance est dominé par l’Afrique du Sud. Le Maroc occupe le deuxième rang sur le continent, et ce grâce à l’assurance Vie. Loin derrière l’Afrique du Sud, le Maroc, l’Algérie et le Nigéria sont les plus grands marchés non-Vie, dépassant 1 milliard de dollars US.
Une chose est sûre : les défis sont énormes, d’où la nécessité de mobiliser des capacités financières pour y faire face. Les représentants de l’OAA sont quasiment unanimes à dire que l’Afrique souffre de plusieurs maux, allusion faite au faible pouvoir d’achat, au manque d’innovation, aux ressources humaines non qualifiées aux techniques de l’assurance. Mais ils sont optimistes et confiants dans la mesure où l’OAA oeuvre sans relâche pour relever les défis.
DNES à Marrakech Soubha Es-siari