Apple a fait état mardi d'une baisse inattendue des ventes de l'iPhone au cours des trois premiers mois de 2017 expliquant cette contreperformance par des reports d'achats de ses clients dans l'attente du lancement de l'édition du dixième anniversaire de son produit-phare.
Apple a vendu 50,76 millions d'exemplaires de l'iPhone au cours du trimestre janvier-mars, contre 51,19 millions un an auparavant. Les analystes financiers prévoyaient en moyenne des ventes de 52,27 millions d'unités, selon FactSet.
En dépit du recul des ventes publiées en volume, le chiffre d'affaires de l'iPhone a progressé de 1,2% sur le trimestre, grâce à un prix moyen plus élevé.
Au final, Apple a dégagé un bénéfice net de 11,03 milliards de dollars en hausse de presque 5% alors que le chiffre d'affaires a progressé de 4,6% pour atteindre presque 53 milliards de dollars mais un peu en-deçà de ce qu'espéraient les analystes
Les attentes des investisseurs sont fortes autour du lancement en septembre de la nouvelle gamme de l'iPhone qui marquera le dixième anniversaire du produit et dont ils espèrent qu'il permettra de donner un coup de fouet aux ventes. Apple lance généralement ses nouveaux modèles de l'iPhone en septembre et les ventes bondissent ensuite en période de fin d'année avant que la demande ne ralentisse, les acheteurs attendant le renouvellement suivant.
La gamme du dixième anniversaire de l'iPhone pourrait intégrer de nouvelles fonctionnalités comme le rechargement sans fil, la reconnaissance faciale 3D et un écran incurvé.
Malgré ces relatives contre-performances, Apple est assis sur une montagne de plus de 250 milliards de dollars de cash. Mais tout son problème est maintenant de savoir qu'en faire.
Selon ses résultats trimestriels publiés mardi soir, Apple avait au 31 mars 258,8 milliards de liquidités disponibles dont la vaste majorité stockée à l'étranger. Cela représente l'équivalent du Produit intérieur brut d'un pays comme le Chili. Pour avoir un autre de grandeur qui nous est plus familier, nous marocains, le trésor d’Apple représente près de 10 fois nos réserves de changes.
De tels moyens lui permettraient de racheter nombre de ses concurrents, voire de se diversifier dans d'autres secteurs comme la voiture électrique, un produit auquel il accorde un grand intérêt, en rachetant le constructeur Tesla par exemple.
Mais pour cela, Apple devrait rapatrier cet argent aux Etats-Unis ce qui lui coûterait très cher compte tenu de la législation fiscale en vigueur qui impose à environ 35% les revenus des multinationales engrangés à l'étranger même si elle leur permet aussi de les défalquer de leurs assiette fiscale aux Etats-Unis.
Le président Donald Trump vient de proposer d'abaisser à 15% l'imposition des entreprises aux Etats-Unis et de les autoriser à rapatrier l'argent détenu à l'étranger à un taux favorable mais sa réforme doit encore passer sous les fourches Caudines du Congrès.
«En temps normal, ce cash devrait servir à financer des investissements mais de toute évidence Apple n'en a pas l'utilité», souligne Roger Kay, consultant pour Endpoint Technologies Associates en commentant la fortune d'Apple.
Un moyen d'utiliser l'argent serait d'en faire profiter les actionnaires. Apple a annoncé mardi qu'il consacrerait plus de 300 milliards de dollars à son programme de rachat d'actions d'ici mars 2019. Cela permet de faire monter le cours en Bourse et aux actionnaires d'engranger de confortables plus-values. Apple verse déjà 12 milliards de dollars par an à ses actionnaires sous forme de dividendes, se plaçant au premier rang mondial pour ce type de récompense.
(FNH avec agences)