La situation des charges et ressources du Trésor à fin juillet 2023 fait ressortir un déficit budgétaire de 29,2 MMDH, contre un déficit de 25,5 MMDH un an auparavant. Cette évolution recouvre une augmentation des dépenses globales de +13,8 MMDH plus importante que celle des recettes +10,1 MMDH, avec une forte hausse de l’endettement intérieur.
Le déficit budgétaire s’amplifie mois après mois. Excepté mars dernier, où l’exécution de la loi de finances 2023 a débouché sur un excédent de 1,6 Milliards de DH (MMDH), les recettes globales ont continué à augmenter moins que les dépenses sur les six autres mois de l’année. C’est ainsi qu’à fin juillet, l’augmentation des dépenses globales de +13,8 MMDH a été plus importante que celle des recettes (+10,1 MMDH), ce qui a fait ressortir un déficit budgétaire de 29,2 MMDH, contre un déficit de 25,5 MMDH un an auparavant.
Selon le Trésor, les recettes ordinaires ont enregistré, sur une base nette des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux, un taux de réalisation de 58,3% par rapport aux prévisions de la loi de finances (LF). Comparativement à fin juillet 2022, ces recettes se sont inscrites en hausse de près de 10,1 MMDH ou 5,9%, pour atteindre 182,32 MMDH.
Les recettes à 182,3 Mds de dirhams
Les recettes fiscales ont affiché un taux de réalisation de 61,1%, à 156,05 MMDH. Et par rapport à fin juillet 2022, leur progression s’élève à 6,4 MMDH ou 4,3%.
Par nature d’impôt et de taxe, l’IS a enregistré un taux de réalisation de 61% et une légère augmentation de 169 Millions de DH (MDH). Cette évolution résulte notamment de l’amélioration des recettes issues des deux acomptes (+766 MDH) et du contrôle fiscal (+597 MDH), qui a compensé la baisse du complément de régularisation (- 1,1 MMDH) explique le Trésor. L’IR a affiché un taux de réalisation de 65,3% et une hausse de 1,8 MMDH (+6,2%) grâce notamment aux recettes générées par l’IR sur salaires (+1,5 MMDH). Le taux de réalisation de la TVA à l’intérieur s’est situé à 61,9%. Les recettes collectées à ce titre se sont améliorées de 2,4 MMDH (+18,6%), dans un contexte marqué par l’amélioration de la consommation des ménages, est-il relevé. Cette évolution de la TVA à l’intérieur recouvre une hausse des recettes brutes de près de 1,7 MMDH conjuguée à une baisse des remboursements de 778 MDH. La TVA à l’importation a, quant à elle, affiché un taux de réalisation de 56,4% et une baisse de 1,3 MMDH (-4,1%) et ce, en relation notamment avec les mesures prises pour soutenir le secteur agricole. S’agissant des taxes intérieures de consommation, elles ont enregistré un taux de réalisation de 56,4% et une hausse de 321 MDH (+1,8%). Leur progression recouvre une amélioration des TIC sur les tabacs (+346 MDH) et un recul de celles appliquées sur les produits énergétiques (-172 MDH). Pour ce qui est des droits de douane, ils ont été réalisés à hauteur de 59,6% et se sont inscrits en hausse de 947 MDH (+11,8%) à 8,95 MMDH. Enfin, concernant les recettes au titre des droits d’enregistrement et de timbre, leur taux de réalisation s’est situé à près de 79%, avec des recettes qui ont progressé de 1,4 MMDH (+13%) à 12,59 MMDH, dont près de 1,1 MMDH imputables aux droits d’enregistrement.
Globalement, les recettes non fiscales se sont également bien comportées. Elles se sont, en effet, établies à près de 24 MMDH dont 9 MMDH au titre des « financements innovants », et 7,7 MMDH au titre des recettes en provenance des établissements et entreprises publics.
Les recettes de certains certains comptes spéciaux du Trésor (CST), notamment du Fonds de soutien des prix et du Fonds spécial routier, ont suivi le même trend haussier, puisqu’elles ont atteint 2,29 MMDH contre 2,1 MMDH au même mois de l’année dernière.
Malheureusement, ces différentes hausses de recettes n’ont pas suffi pour couvrir les dépenses globales.
Les dépenses à 211,5 Mds de dirhams
En effet, ces dernières ont encore une fois, pour le 6ème mois consécutif, atteint un niveau plus élevé que celui des recettes. Les dépenses globales y compris celles des SEGMA et des CST se sont situées à 211,56 MMDH.
Sur ce total, les dépenses dédiées aux biens et services (personnel administratif + Autres biens et services) ont atteint 132,26 MMDH ; celles destinées aux remboursements des dettes intérieure et extérieure ont porté sur 22, 22 MMDH ; tandis que celles relatives à la compensation se sont situées à 17,84 ; ce qui a porté le total des dépenses ordinaires à 172,33 MMDH.
A ce stade, le solde ordinaire dégage un excédent de près de 10 MMDH. Sauf que des investissements de 53,2 MMDH et des soldes des CST de 14,38 MMDH ont finalement fait pencher la balance vers le déficit budgétaire où l’endettement intérieur a bondi à 44,63 MMDH à fin juillet.