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Le club des dix : Les dix marges nettes les plus élevées de la cote

Le club des dix : Les dix marges nettes les plus élevées de la cote

altCet indicateur de profitabilité permet de mesurer l'efficacité du business modèle d'une entreprise. La marge nette indique le pourcentage de bénéfice net d'une entreprise par rapport au chiffre d'affaires (bénéfice net/chiffre d'affaires). Plus il est élevé, plus la gestion de l'entreprise est efficace. Détail. 

 Il suffit de se rendre aux conférences de presse organisées par les entreprises cotées pour comprendre à quel point cet indicateur est cher aux analystes. Dès qu'il évolue à la baisse, on assiste à une multitude de questions de la part d'un escadron d'analystes et de gérants soucieux de comprendre pourquoi l'effort commercial ne se retrouve pas dans le bénéfice. Nous nous basons sur les calculs d'Attijari Intermédiation pour ressortir les 10 entreprises aux marges nettes les plus élevées, jusqu'à présent en fonction de leurs publications pour l'année 2014. C'est donc un top 10 parmi 16 seulement, mais assez représentatifs de tous les secteurs. 

Prouesse. On aurait cru que la marge nette la plus élevée serait affichée par l'une des entreprises de services, étant donné leurs fortes valeurs ajoutées et la faiblesse relative de leurs charges financières. Détrompons-nous : la marge nette la plus élevée de la cote actuellement, est celle de Ciments du Maroc. Un vrai industriel ! La société affiche un ratio de 23,6%. C'est même plus élevé qu'en 2013 (22,6%). Ce chiffre signifie que 23,6% des ventes de ciment que réalise la société passent directement en bénéfices. En d'autres termes, 76,4% des ventes suffisent à couvrir toutes les charges, mêmes fiscales : un business relativement efficace. 

Ce n'est qu'ensuite que nous retrouvons les entreprises de services. Attijariwafa bank arrive ainsi en deuxième position avec un taux de marge nette de 22,4%, en légère baisse par rapport à 2013. Maroc Leasing est troisième avec un taux de marge nette de 21%, en très légère baisse (0,4 point) par rapport à 2013. Maroc Telecom est quatrième avec un ratio de 20,1%, contre 19,4% un an auparavant. Un autre industriel se trouve dans les cinq premiers : il s'agit d'Afric Industries avec une marge nette de 16,5%. La Banque Populaire affiche un taux de marge de 14,9% en 2014 contre 14,8% en 2013. 

Wafa Assurance présente une marge nette de 13,8%, alors que BMCI affiche un ratio de 11%, en baisse par rapport à 2013 où elle était de 20%. Une situation due à la baisse des bénéfices en 2014 plus rapide que celle de son PNB. Taqa Morocco affiche une marge nette de 10% contre 8% l'an dernier, alors que Saham clôture ce classement provisoire avec une marge nette de 8,7%. 

Ensuite, il y a rupture, car après ces 10 entreprises, les marges nettes tombent rapidement à 4%, 2%, voire même à 0,6% pour des entreprises comme Lydec, Disway ou encore Centrale laitière. 

Les leçons de la crise 

Des constats fondamentaux peuvent être tirés de l'évolution des marges nettes des entreprises cotées. Premièrement, dans l'attente des autres publications, on peut déjà prévoir une hausse de la marge globale du marché : 11% jusqu'à présent, contre à peine 4% pour le même périmètre en 2013.

Cette santé apparente n'est paradoxalement pas attribuée exclusivement aux entreprises de services, telles que les télécoms ou les banques, mais aussi aux entreprises industrielles. Cette répartition homogène trouve peut-être ses origines il y a 3 ans, date à laquelle les entreprises étaient obligées de s'adapter à la morosité de leur débouchés commerciaux en maîtrisant leurs charges. Résultat : il a suffi que les ventes s'améliorent légèrement (+8% jusqu'à présent) pour que les marges nettes soient multipliées par 3. Ce sont justement ces industriels qui ont fait le plus d'efforts sur leurs dépenses en 2012 et 2013. Comme quoi, on apprend toujours d'un passé douloureux. 

 

Adil Hlimi

 

 

International : Euro-Dollar, la parité se dessine

 

Les cambistes sont en ébullition : l’Euro accentue encore un peu plus sa dégringolade face au Dollar américain. Mardi matin, la devise européenne franchissait à la baisse pour de bon la barre symbolique des 1,10 Dollar, et tombait à 1,7035, soit son plus bas niveau depuis avril 2003. La perspective d’une parité Euro/Dollar, qui relevait il y a encore peu de l’utopie, semble être plus que jamais d’actualité. En mai 2014, l’Euro était à 1,39 dollar. Il aura depuis accusé une baisse de près de 28 % en moins d’une année. Cette baisse accélérée de l’Euro face au billet vert trouve son explication dans la situation économique contrastée de ces deux puissances. Le Dollar tend à redevenir une monnaie forte du fait de la vigueur retrouvée de son économie, des très bons chiffres du chômage (quasi retour du plein emploi avec un taux de chômage qui s’établit à 5,2%) et des anticipations sur une remontée des taux d’intérêt due au durcissement plus que probable de la politique monétaire de la Réserve Fédérale (FED) dans les prochains mois, probablement dès cet été. De son côté, la croissance de la zone Euro peine à sortir de sa morosité. La politique monétaire de Draghi de lutte contre la déflation avec des taux d’intérêt à 0,05% joue un effet incontestable sur la monnaie unique. Le plan Draghi d’assouplissement quantitatif (rachat par la BCE de 1.140 milliards d’euros d’actifs jusqu’à fin septembre 2016 à raison de 60 milliards d’euros par mois), qui doit sortir la zone de la déflation et relancer la croissance, dilue par la même occasion la valeur de l’Euro, ce qui doit avoir un effet positif sur les exportations des pays européens. Dans ce chamboulement sur le marché de change, que penser de la position marocaine. Ce qui est sûr, c’est que tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Entre ceux d’une part qui importent en Dollar et qui exportent en Euro, et ceux d’autre part qui importent en Euro et exportent en Dollar, l’effet-change est bien loin d’être le même…

 

Amine Elkadiri

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