Une étude montre que 30% des TPME sont actives dans les projets digitaux et 30% d’entre elles ne font rien en la matière.
C’est un truisme de rappeler que le digital a fondamentalement modifié les modes de production et d’interactions de l’entreprise avec son environnement. L’un des plus gros challenges des TPE et PME marocaines est de réussir la transformation numérique, susceptible d’améliorer la compétitivité.
Conscients de cette donne majeure, le cabinet Officium et l’Observatoire marocain des pratiques de management (ONPM) ont élaboré une étude portant sur le phénomène 4.0 dans l'entreprise marocaine dont les résultats provisoires ont été présentés récemment à la CGEM.
«Je ne suis pas surpris des résultats de l’enquête, notamment en termes de perception du phénomène de la digitalisation de la part des dirigeants d’entreprise interrogés», fait remarquer Youssef Harrouchi, vice-président de l’Apebi. Et d’ajouter : «Même si du chemin reste à faire, beaucoup d’actions de sensibilisation ont été déployées. L’exemple de la Direction générale des impôts (DGI) est édifiant».
De lourdes tendances se dégagent de l’étude, qui a interrogé 126 dirigeants d’entreprises et autres profils, dont 58% représentent des TPME. Dans le détail, 82% des répondants disent être au courant du phénomène digital dans l’entreprise (4.0). Mais ce chiffre tombe à 77% pour la catégorie des TPME.
Quant à la perception dominante des vertus de la digitalisation, les répondants évoquent entre autres, la propension du phénomène 4.0 à rendre plus intelligente, davantage communicative et innovante l’entreprise marocaine.
Par ailleurs, 70% des personnes questionnées jugent mature leur système d’information. L’autre tendance lourde de l’étude a trait aux défis humains et au développement de nouvelles compétences à même de permettre aux entreprises nationales de tirer profit de la révolution numérique.
L’enquête révèle également que 40% des répondants ont mis en place des projets digitaux, 21% sont inactifs en la matière et 31,2% ont des projets en cours de réalisation.
Pour ce qui est des TPME, ces chiffres se détériorent puisque 30% des personnes interrogées sont actives en matière de projets digitaux et 30% ne font rien en la matière.
Seul un tiers des TPME estime avoir des compétences en interne à même de leur permettre d’aborder le virage de la transformation numérique contre près de 50% des répondants. ◆
Paroles de pro : Réda Taleb, CEO du cabinet Officium Maroc
«Au regard des résultats provisoires de l’enquête, il est clair que l’absence de budget consacré aux stratégies digitales et le manque d’accompagnement constituent des obstacles de taille. Les TPME qui font les frais du manque de ressources humaines spécialisées dans le domaine numérique ont besoin davantage d’assistance technique afin d’opérer leur transformation digitale. Il est aussi important d’attirer l’attention sur le fait que les entreprises marocaines quelles que soient leur taille et le domaine d’activité, font pratiquement face aux mêmes défis sur le sujet du phénomène 4.0. Certes, il existe une réelle prise de conscience de la part des entreprises d’opérer la transformation digitale mais le problème réside dans la méthodologie à adopter. Ceci dit, les TPME marocaines souhaitent avoir à leur disposition des solutions disponibles et surtout facilement adaptables à leurs besoins. Il est également de bon augure de constater que les répondants jugent nécessaires que les stratégies digitales soient pilotées par la Direction générale des entreprises». ■
par M.D