Small Business Act : Les attentes des opérateurs

Small Business Act : Les attentes des opérateurs

 

La proposition de renforcer le tissu des TPE et PME est saluée.

Le Small Business Act devrait être concrétisé cette année.

 

Par M. Diao

 

Aux grands maux, les grands remèdes ! Cet adage symbolise parfaitement l’engagement du gouvernement pour sauver le «soldat TPE», chahuté par plusieurs problèmes.

L’argentier du Royaume, Mohamed Benchâaboun, est sans doute l’un des ministres des Finances qui a le plus fait montre de volontarisme afin de renforcer le tissu des TPE et PME, pourvoyeur de richesse et d’emplois. Les dernières mesures publiques, dont certaines sont en cours de finalisation, corroborent amplement cette posture saluée par les chefs d’entreprises.

Parmi celles-ci, il y a lieu de citer la facilitation de l’accès des TPE et des auto-entrepreneurs à la commande publique, l’accélération du processus de remboursement des arriérés TVA et, surtout, la mesure la plus populaire et d’actualité qui n’est autre que le Small Business Act, loi qui devrait être adoptée avant la fin de l’année en cours.

Ce dispositif, qui regroupera l’ensemble des avantages qui concernent la PME, suscite de grandes attentes de la part des opérateurs (Voir Paroles de pro).

 Par ailleurs, sous l’impulsion de l’ancien patron du Groupe Banque Centrale Populaire (BCP), le secteur public qui fait preuve d’exemplarité en termes de réduction des délais de paiement, grâce à l’application des intérêts moratoires, ambitionne d’aller encore plus loin.

Interrogé sur la force de propositions du ministre des Finances pour renforcer les petites entreprises, Mouhsine Lakhdissi, fondateur-associé d’Agridata Consulting, concède : «Les mesures prises sont très intéressantes d'autant plus qu'elles étaient attendues depuis longtemps pour redonner confiance aux PME et TPE vis-à-vis du marché». Et de souligner : «Il faut attendre leur application et notamment la mesure sur les délais de paiement dans les marchés publics. Nous voulons également que les dispositifs soient complétés en amont et en aval : à savoir dans les phases entrepreneuriales, d'évolution et de développement pour assurer une continuité des actions de support sur toute la chaîne..».  ◆

 

Paroles de pro : Mouhsine Lakhdissi, fondateur-associé d’Agridata Consulting

«Le Small Business Act et/ou le Startup Act est un dispositif complet et cohérent pour la promotion de l'entrepreneuriat et le soutien des PME et start-up avec des mesures transverses promotionnelles, économiques, financières et fiscales. D'autres pays nous ont devancé à ce sujet, comme la Tunisie, l'Arabie Saoudite, la France ou le Chili. Le premier élément à noter est que ce dispositif doit être fait en concertation avec toutes les parties prenantes et de manière intégrée avec l'écosystème. Nos attentes sont multiples sachant que nous pouvons nous inspirer de ce qui s'est fait ailleurs tout en prenant en considération les spécificités et les contraintes locales. Parmi les propositions dans ce sens :

- L'encouragement du lancement d'entreprises par un mécanisme de garantie salariales;

- La création d'un statut fiscal spécifique pour les PME et les start-up innovantes entre le statut d'auto entrepreneur et celui de Sarl;

- L'encouragement du mentoring / businessangel par un statut bénéficiant d'avantages économiques et fiscaux et promotion des acteurs de l'écosystème;

- Le renforcement et la promotion des mécanismes de financement de garantie marché pour éviter les problèmes de retard de paiement et accompagner les PME pour l'export;

- Les avantages et les garanties pour donner accès à la commande publique aux PME et start-up innovantes». 

 

Aller de l’avant

Mouhsine Lakhdissi porte un regard mitigé sur l’environnement des affaires. Selon lui, celui-ci a clairement évolué ces dernières années sur plusieurs volets techniques. En témoignent l'avancée du classement du Maroc dans l'indice Doing Business et la création de la Commission nationale de l’environnement des affaires (CNEA), rattachée au Chef du gouvernement pour l'amélioration des conditions d'exercice des affaires.

«Ceci dit, la progression reste lente, non exhaustive et limitée sur les volets transparence, corruption, concurrence, réglementation et capital humain», déplore l’entrepreneur, qui explique que, certains de ces aspects ont tardé à évoluer car les instances correspondantes étaient inactives pendant des années.

Les aspects sociaux, politiques et réglementaires impactent négativement, la plupart du temps, cet environnement malgré les avancées techniques faites ces dernières années.

Notre interlocuteur en appelle au volontarisme politique, à l'audace et à l'innovation juridique, fiscale et administrative en plus d'une vision stratégique à long terme assortis d'actions rapides afin de dépasser les écueils actuels.  ◆

 

 

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