Réseau entreprendre Maroc : 50 lauréats pour l’année 2015

Réseau entreprendre Maroc : 50 lauréats pour l’année 2015

Aziz QadiriLe Réseau entreprendre Maroc, s’est érigé au fil des années comme un acteur associatif majeur dans le domaine de l’accompagnement des porteurs de projets générateurs d’emplois. L’association nourrit certes de grandes ambitions pour le pays, mais elle se heurte à des ressources financières insuffisantes.

Il serait très ardu voire impossible, de développer le tissu des entreprises au Maroc et de promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes sans l’implication des asso­ciations, qui ont pour mission d’appuyer les porteurs de pro­jets générateurs d’emplois. A l’échelle nationale, le Réseau entreprendre Maroc (REM), association à but non lucratif, composée de chefs d’entre­prises, se distingue particuliè­rement par son engagement au profit des jeunes ambition­nant de mettre sur pied un projet susceptible de créer au minimum 5 emplois sur trois ans. «L’accompagnement pro­digué par notre association est complet. Un prêt d’honneur, pouvant aller jusqu’à 100.000 DH, est octroyé par porteur de projet, sachant que ce dernier peut concerner deux, voire trois associés», confie Aziz Qadiri, président du Réseau entre­prendre Maroc. Dans la foulée, il y a lieu de faire remarquer que l’accompagnement de l’association concerne aussi le coaching des lauréats pen­dant trois ans, qui tirent profit de l’expérience d’un membre. L’autre avantage qu’offre le Réseau entreprendre Maroc aux jeunes porteurs de projet est la mise en relation et en réseau, tant au niveau natio­nal qu’international. Ce qui est amplement facilité par le fait que le Réseau entreprendre existe dans sept pays. Par ail­leurs, l’association dirigée Aziz Qadiri dispose d’une palette de partenaires pour l’épauler dans sa mission. A ce titre, il est utile de citer Réseau entre­prendre international (REI). Les banques (AWB, SG, BMCE) sont aussi des alliées de taille du Réseau entreprendre Maroc. En effet, celles-ci lui octroient des prêts sur 5 ans, à des conditions avantageuses (un an de différé à taux zéro). A noter que depuis 2015, l’asso­ciation a signé une convention avec la Caisse centrale de garantie (CCG), qui garantit les prêts d’honneur à hauteur de 70%, voire 80% lorsque le porteur de projet est une femme. Toujours, dans le même registre la fondation OCP et le Conseil régional de Rabat-Salé sont des parte­naires-clefs de l’association, présente dans sept villes du Royaume, à travers des sec­tions. Par ailleurs, d’après Aziz Qadiri, le Réseau entreprendre Maroc accompagne tout por­teur de projet, à condition que celui-ci n’évolue pas dans le domaine du commerce de proximité, branche non ciblée par l’association. Il fait aussi remarquer que bon nombre de porteurs de projet ayant béné­ficié de l’accompagnement de son association à Casablanca évoluent dans le domaine des nouvelles technologies (Web). Au titre de l’année 2015, le Réseau entreprendre Maroc compte près de 50 lauréats. Au regard du maillage de l’association sur le territoire, ce chiffre demeure modeste, d’après Aziz Qadiri, qui, par ailleurs, persuadé que des efforts de communication doivent être déployés pour mieux faire connaître le REM dans le pays. De plus, l’asso­ciation, qui ambitionne d’avoir 150 lauréats par an à l’avenir, dispose de peu de moyens financiers pour mener à bien sa mission. Les dépenses de fonctionnement sont essen­tiellement assurées par les cotisations des membres, qui sont des bénévoles. Au final, il est clair qu’au regard des enjeux que soustend l’accom­pagnement des porteurs de projets générateurs d’emplois, l’Etat devrait apporter son sou­tien financier aux associations telles que Réseau entreprendre Maroc, qui, à terme, projette de s’installer dans douze villes du Royaume.

Momar Diao

Paroles de pro

Aziz Qadiri,

président du Réseau entreprendre Maroc

«Le modèle de notre association fonctionne par­faitement. Il faut savoir qu’en France, le réseau entreprendre produit en moyenne près de 900 lauréats par an. Il n’y a aucune raison qu’on n’y arrive pas au Maroc, d’autant plus que le Réseau entreprendre Maroc compte plus de 150 membres. Toutefois, pour atteindre l’objectif des 150 lauréats, à terme, il est clair que notre association doit avoir plus de membres. De plus, atteindre cet objectif nécessitera une aide financière de l’Etat (subven­tions). En France, le Réseau entreprendre, qui a 81 implantations, est fortement soutenu par la Caisse de dépôt et de consignation (CDC) et les collectivités territoriales, qui financent les 2/3 des prêts d’hon­neur, sous forme de donation. Les collectivités terri­toriales françaises, qui ont pour mission de financer le chômage ont pris la décision de participer à la création d’emplois, à travers leur aide à Réseau entreprendre. De surcroît, d’autres initiatives privées participent au développement et à la réussite du Réseau entreprendre en France. Aujourd’hui, nous réfléchissons au Maroc pour voir comment suivre cette démarche, afin de trouver de bonnes initiatives et des institutions à même d’aider notre association à se développer».

Infos pratiques

Le modèle s'exporte au Sénégal

Le bilan à l’actif de Réseau entreprendre Maroc est particulièrement positif depuis 2011. En effet, depuis cette date, l’association dirigée par Aziz Qadiri, a permis de créer près de 200 emplois grâce à l’accompagnement de jeunes porteurs de projets. Dans le même temps, il est important de souligner que près de 4 Mds de DH de prêts d’honneur ont été octroyés. Par ailleurs, ce dont peuvent s’enorgueillir les 154 membres de l’association, est que 100% des entreprises accompagnées sont toujours en activité après 3 ans. Autre donnée non moins importante, Réseau entreprendre Maroc comptabilise près de 6.500 heures de bénévolat.

A en croire, Aziz Qadiri, l’association qui jouit d’une grande expertise dans le domaine de l’accompagnement des porteurs de projets, épaulera le Sénégal pour la mise en place de son Réseau entreprendre. Cette initiative va dans la droite ligne de la coopération Sud-Sud initiée par le Royaume. Par ailleurs, il est utile de rappeler que les lauréats du Réseau entreprendre France créent en moyenne près de 10 emplois. A cela, il faudrait ajouter, le fort effet de levier du modèle dans l’Hexagone. En effet, un lauréat français gagne en moyenne quinze fois son prêt d’honneur grâce à son projet accompagné par Réseau entreprendre. Ce qui montre amplement l’efficacité de ce modèle, qui devrait s’étendre à d’autres pays. Cela dit, l’adhésion de certains membres au Réseau entreprendre Maroc, est motivée par leur volonté de rendre à la société ce qu’elle leur a donné.

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