C’est officiel ! Les entreprises ambitionnant d’étendre leurs activités hors du Maroc par le truchement des exportations, ont jusqu’au 31 juillet 2017 à 16 heures pour faire parvenir au Secrétariat d’Etat chargé du Commerce extérieur leurs dossiers de candidature afin de bénéficier du Programme d’appui aux primo- exportateurs.
Rappelons d’emblée que ce programme destiné aux entreprises ayant un potentiel à l’export et désireuses de se lancer dans l’exportation ou d’en faire une activité régulière, a été lancé par le Secrétariat d’Etat chargé du Commerce extérieur, en partenariat avec le ministère de l’Economie et des Finances, le patronat marocain, Maroc Export et l’Association marocaine des exportateurs (Asmex).
Autres précisions de taille, la première édition de cette initiative gouvernementale a pour but d’épauler financièrement et techniquement 50 entreprises primo-exportatrices sur une période de 3 ans. L’autre avantage pour les entreprises qui seront sélectionnées, est qu’elles bénéficieront de plusieurs actions-clefs pour l’exportation, qui est tout sauf une sinécure au regard des risques qu’elle recèle. Il s’agit de formation, de coaching et de la prise en charge par l’Etat de certaines activités (prospection, promotion et commercialisation à destination des marchés étrangers).
Cela dit, ce programme qui va dans la droite ligne de la Stratégie 2017-2021 du Secrétariat d’Etat chargé du Commerce extérieur, tombe à point nommé. Il faut savoir que peu de PME marocaines exportent régulièrement. A cela, faut-il ajouter qu’il existe une forte concentration des entreprises exportatrices dans l’axe Casablanca-Settat. Celles-ci représentent près de la moitié du tissu exportateur national. Au final, tout l’enjeu pour les futures éditions de ce type de programme est d’accroître le nombre d’entreprises accompagnées, tout en promouvant celles implantées hors de l’axe Casablanca-Settat. Multiplier le stock de PME exportatrices devient un impératif pour le pays, qui s’emploie, à travers Maroc Export, à faire rayonner le «made in Morocco» à l’international. ■
Par M. Diao
Paroles de pro : Siham El Mejjad, CEO de 2WLS
«A mon sens, l’appui financier est à clarifier et les mécanismes doivent être bien verrouillés pour ne pas induire en erreur les primo-exportateurs. Notre entreprise a eu à bénéficier d’un programme comportant un appui financier retiré par la suite au motif que les justificatifs fournis étaient erronés. Ce qui n’était pas le cas en réalité. Cela dit, la durée de l’accompagnement du programme qui est de 3 années, me semble être correcte. Mais il faudra se garder de supprimer brutalement le soutien au terme de cette durée pour ne pas laisser dans la nature les entreprises. Après l’échéance des trois années, l’accompagnement doit se faire autrement, en mettant l’accent sur le suivi. Du reste, au regard du nombre d’entreprises existantes au Maroc, la cible des 50 entreprises semble être très réduite. On a l’impression qu’il s’agit d’un programme pilote. Pour booster l’export, l’Etat doit déployer davantage d’efforts, tout en s’inspirant des pays qui arrivent tant bien que mal à tirer leur épingle du jeu sur les marchés internationaux. A ce titre, l’exemple de la Turquie est édifiant. La chaîne de distribution BIM a pu faire sa place au Maroc grâce à l’appui substantiel de l’Etat turc». ■