Organisation entrepreneuriale : Les patrons des TPE-PME montent au créneau

Organisation entrepreneuriale : Les patrons des TPE-PME montent au créneau

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Les membres de la Confédération maro­caine des TPE-PME sont remontés contre les agissements conduisant à les écarter des débats et des mesures prises en faveur des TPE-PME. Les relations entre la CGEM et la Confédération sont loin d’être au beau fixe.

 La tenue récente du Conseil d’adminis­tration de l’Observa­toire marocain de la très petite et moyenne entre­prise (TPME) était l’occa­sion pour les membres de la Confédération marocaine des TPE-PME de dénoncer avec fermeté leur mise à l’écart des discussions, réflexions et actions en faveur des TPE-PME à l’échelle nationale. «Nous nous réjouissons de la création de cet Observatoire, qui faisait partie à l’époque de nos revendications, lors des négociations pour la mise en place de la stratégie nationale de la TPE», relève Abdellah El Fergui, président de ladite Confédération, qui a vu son maillage territorial s’élargir, avec la création de nouveaux bureaux régionaux. Pour ce qui est de la mise à l’écart de la Confédération de l’Observa­toire, celui-ci pointe du doigt la responsabilité de l’Etat et celle de Bank Al-Maghrib, tout en regrettant le manque d’intérêt affiché par certains acteurs institutionnels publics et pri­vés pour les TPE. Or, l’impor­tance des TPE au Maroc est amplement confortée par leur nombre (entre 3 et 4 millions). A cela s’ajoutent plusieurs petites structures évoluant dans l’informel. Aussi para­doxal que cela puisse paraître, il existe peu d’entités spé­cialisées dans l’accompagne­ment des TPE dont les besoins diffèrent de ceux des PME. Du côté de la Confédération des TPE-PME, on affirme à qui veut l’entendre que la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) est loin d’être légitime pour représenter les TPE. D’où les revendications allant dans le sens de siéger au Conseil d’administration de l'Obser­vatoire des TPME, ainsi que ceux de Maroc PME et du Conseil économique, social et environnemental (CESE), à l’instar d’autres associations. «La CGEM est essentielle­ment composée de grandes et moyennes entreprises», relève Abdellah El Fergui, qui ajoute dans la foulée : «En dépit de tout cela, nous avons essayé de nous rapprocher de sa présidente dans l’intérêt des TPE, mais en vain». Cela dit, les revendications de la Confédération pour siéger au Conseil d’administration des entités précitées sont légiti­mées par le manque d’in­formations des patrons des petites structures. L’autre grief qui exaspère au plus haut point Abdellah El Fergui, est la fréquence des rejets des dos­siers de demande de garan­tie ou d’obtention de crédit émanant des TPE membres de la confédération. «Compte tenu de cette réalité, nous sommes toujours assez sur­pris d’apprendre à travers la presse spécialisée que cer­tains organismes, notamment publics ont octroyé des mon­tants conséquents aux entre­prises», poursuit-il. Au-delà de ces problématiques pour le moins complexes, la Confédération marocaine des TPE-PME continue de travail­ler d’arrache-pied pour signer des conventions avec des institutions internationales et nationales. L’objectif étant de faciliter la vie des TPE.

M. Diao

Infos pratiques : Principales missions de la Confédération marocaine des TPE-PME

C’est en avril 2011 que la Confédération marocaine des TPE-PME a été créée par des chefs d'entreprise de diverses régions du Maroc. Pour rappel, ces patrons d’entreprise ont été à l'origine du mouvement des jeunes entrepreneurs qui a vu le jour en 1994. Au-delà de ce bref aperçu historique, il convient de noter que dans l’optique de mieux structurer et défendre les intérêts des entreprises locales, les membres de la Confédération ont mis sur pied des Bureaux régionaux, notamment au Nord, au Centre, à l'Est et au Sud du Royaume. Cette nouvelle organisation est d’autant plus opportune au regard des nouvelles exigences spatiales induites par la régionalisation avancée. Cela dit, la Confédération présidée par Abdellah El Fergui a cinq grandes missions :
1- Promouvoir les TPE-PME à l’échelle nationale et régionale;
2-Défendre les intérêts des TPE-PME auprès des autres groupements, grandes entreprises, administrations publiques et privées, banques et institutions de financements;
3-Favoriser la création d’un tissu d’entreprises à fort potentiel pour le Maroc;
4-Promouvoir et soutenir la création de réseaux national et international pour la concrétisation de relations de partenariat entre les TPE et PME;
5-Dynamiser la coopération et le partenariat avec les agences de développement nationales et régionales.
Bien entendu, la lutte contre le chômage, notamment celui des jeunes, et le développement économique du pays constituent des priorités pour l’association qui voit chaque jour le nombre de ses membres augmenter.

Paroles de pro : Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine des TPE-PME

«Depuis le 1er décembre 2015, nous avons fait part au ministre de l’Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique de notre volonté de faire partie du Conseil d’administration de Maroc PME. Nous attendons toujours la réponse de celui-ci. Parmi les doléances adressées au ministre de tutelle, figure la liste des entreprises ayant bénéficié de certains programmes d’appui et de soutien de Maroc PME. Nous sommes assez surpris de constater que les dossiers de nos membres sont souvent rejetés pour des raisons que nous continuons d’ignorer. Il est assez curieux de voir que certaines associations entrepreneuriales ne disposant pas d’un grand maillage territorial siègent au Conseil d’administration de Maroc PME. Plus inquiétant encore, celles-ci sont soit membres de la CGEM, soit affiliées à des partis politiques. Même son de cloche pour le Conseil économique, social et environnemental (CESE) qui a aussi comme membres des associations entrepreneuriales désignées par des partis politiques. En définitive, de l’aveu même de certaines organisations internationales, il existe un phénomène assez particulier au Maroc : la CGEM et les Chambres professionnelles sont les principales interlocutrices quand il s’agit de mettre en place des stratégies concernant l’entreprise. C’est dire la situation monopoliste qui prévaut au détriment des associations entrepreneuriales».

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