Finances News Hebdo : Pouvez-vous nous présenter Link Up Value et ce qui distingue votre startup dans le domaine de la HR Tech et de l'intelligence artificielle ?

Karim Banaoui : Link Up Value est une startup spécialisée dans les technologies RH, combinant l'expertise en ressources humaines et les capacités de l'intelligence artificielle pour proposer des solutions innovantes aux entreprises. Ce qui distingue Link Up Value est notre approche axée sur l’automatisation et la simplification des processus de recrutement. Nous avons développé un Applicant Tracking System (ATS) qui centralise et organise les candidatures de manière intuitive, permettant aux recruteurs de gérer efficacement les candidatures, du tri au suivi, en gagnant un temps précieux. Grâce à l’IA, notre système peut analyser les CVs, suggérer des profils adaptés et même anticiper les besoins de nos clients, apportant ainsi une véritable valeur ajoutée dans le domaine des ressources humaines.

F.N.H. : Quelle a été l'inspiration derrière la création de la borne d'emploi interactive et comment cette solution répondelle aux besoins des jeunes demandeurs d'emploi et des recruteurs ?

K. B. : L’idée de la borne d’emploi interactive est née de notre volonté de rendre le marché de l’emploi plus accessible, notamment pour les jeunes demandeurs d'emploi qui rencontrent souvent des obstacles dans leurs démarches. La borne permet aux candidats de postuler directement lors des salons d’emploi et autres événements, sans passer par des étapes complexes. Pour les recruteurs, cette borne simplifie le processus de collecte et de tri des candidatures, offrant ainsi une expérience fluide, rapide et efficace. Elle favorise également une meilleure expérience pour les candidats, avec des retours plus rapides et un suivi optimisé, renforçant ainsi l’image de l’employeur tout en créant des relations durables entre entreprises et talents.

F.N.H. : Quelles ont été les principales difficultés rencontrées par Link Up Value lors de sa création et de son développement ? Estimez-vous que les startups marocaines disposent d'un accès suffisant aux infrastructures technologiques nécessaires pour prospérer ?

K. B. : Lors de la création de Link Up Value, les défis ont été multiples. Nous avons rencontré des difficultés en termes de financement, de recrutement de talents qualifiés et d'accès à certaines technologies avancées. Bien que le Maroc ait fait des progrès pour soutenir les startups, l'accès aux infrastructures technologiques, comme les services cloud ou les outils de développement d'IA, reste limité et souvent coûteux pour les jeunes entreprises. Un soutien plus fort sous forme de subventions, de crédits technologiques et d'accompagnement spécialisé permettrait aux startups marocaines d’innover davantage et de se développer dans un marché compétitif.

F.N.H. : Vous avez déjà exporté vos solutions vers des marchés internationaux, notamment africains. Quels sont les principaux défis rencontrés lors de cette expansion internationale ?

K. B. : L’expansion internationale, notamment en Afrique, a présenté des défis spécifiques. Nous avons dû adapter nos solutions aux réglementations locales et prendre en compte les différences culturelles et économiques de chaque pays. De plus, la logistique et le besoin de support technique à distance pour nos produits et services ont été des aspects exigeants à gérer. Cependant, le marché africain est en pleine croissance, et la demande pour des solutions RH modernes comme les nôtres augmente. En surmontant ces défis, nous avons pu proposer des solutions qui répondent réellement aux besoins de nos clients internationaux.

F.N.H. : Comment évaluez-vous l'évolution de l'écosystème des startups au Maroc ces dernières années et quels types d'initiatives seraient nécessaires pour améliorer encore le développement de ce secteur ?

K. B. : L’écosystème des startups au Maroc a évolué positivement ces dernières années, avec une meilleure reconnaissance de l'importance des startups pour l'innovation et le développement économique. Nous observons un soutien croissant de la part des pouvoirs publics et une multiplication des incubateurs et programmes d’accélération. Cependant, pour atteindre un niveau de développement comparable à d’autres pays, il serait utile de renforcer l’accessibilité au financement pour les startups, de faciliter les collaborations entre startups et grandes entreprises et d’instaurer des politiques fiscales plus favorables aux jeunes entreprises. Ces initiatives contribueraient à créer un environnement où les startups marocaines peuvent se développer et se positionner sur la scène internationale.