Le Maire de Casablanca qualifie «d’audacieuse et d’historique» la résiliation du contrat avec Sita Blanca

Le Maire de Casablanca qualifie «d’audacieuse et d’historique» la résiliation du contrat avec Sita Blanca

 

Casa Prestation, une société de développement local (SDL), est chargée de gérer le secteur de la propreté pour une durée transitoire de 6 mois, dans l’attente de l’élaboration d’un cahier des charges.

 

 

Le Conseil de la ville de Casablanca a voté, vendredi, à une écrasante majorité la résiliation du contrat de gestion déléguée des déchets ménagers avec la société française SITA Blanca.

La décision a été votée par 68 élus, contre 8 abstenions, au terme d’une session extraordinaire du Conseil, qui compte 80 membres.

Par conséquent, le Conseil a chargé Casa Prestation, une société de développement local (SDL), de gérer le secteur de propreté pour une durée transitoire de 6 mois, dans l’attente de l’élaboration d’un cahier des charges.

Le maire de Casablanca, Abdelaziz El Omari, a qualifié cette décision «d’historique et d’audacieuse», du fait qu’elle répond "aux attentes des citoyens dépités par l’état de la propreté dans leur ville, qui ne peut contenter personne".

La mesure fait suite à la multiplication des manquements de la société délégataire, au non-respect de ses engagements contractuels et au «rapport noir» élaboré par Casa Prestations, a-t-il indiqué.

Il a aussi rappelé une correspondance officielle du wali de la région Casablanca-Settat, Abdelkebir Zahoud, appelant à examiner cette situation, notant que trois mises en demeures ont été déjà adressées à SITA.

«On ne peut revaloriser le budget alloué à la société (300 millions de dirhams par an), au moment où l’on déplore la qualité des services», a martelé le maire de Casablanca.

La société française a essuyé des pertes de quelque 130 millions dirhams depuis son entrée en service, en 2014, à cause l’accumulation des pénalités.

La situation financière de SITA a reçu un coup après sa privation des revenus supplémentaires liés au ramassage des gravats, dont l’enlèvement incombe, selon le maire, à leurs producteurs, c’est-à-dire toute partie effectuant des travaux de construction, de restauration ou de démolition.

Abdelaziz El Omari s’est, d’autre part, montré rassurant sur l’avenir des 1.735 employés et 581 agents communaux travaillant dans le secteur de la propreté, qui «seront maintenus à leur poste» et dont les droits «seront protégés durant la période transitoire et au-delà».

Le maire a, par ailleurs, expliqué que le choix de Casa Prestations reste «la solution idéale», du fait que celle-ci dispose d’une connaissance parfaite des contraintes et des besoins en matière de gestion des ordures ménagères dans la métropole.

Au moment de la signature de son contrat de 7 ans, SITA Blanca, qui opérait dans 9 arrondissements, s'était engagée à investir plus de 240 millions de dirhams pour l'acquisition, notamment, de 109 véhicules de collecte et 28 autres de nettoiement, aux normes européennes en termes de sécurité et d'environnement.

Selon la mairie, plus de 200 infractions ont été relevées quotidiennement contre la société à cause du non-respect du cahier des charges, la persistance de «points noirs» et l'absence ou l'insuffisance de conteneurs à déchets.

 

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