Par D. William
La nouvelle est tombée le lundi 28 juin 2021. A l’issue d’un Conseil des ministres présidé par le Roi Mohammed VI, Hicham Zanati Serghini a été nommé Directeur général de la Société nationale de garantie et de financement de l’entreprise (SNGFE). Une surprise ? Pas forcément. L’on pouvait s’y attendre un peu. En effet, même si l’on n’était pas dans les secrets des dieux, Serghini semblait être dans les meilleures dispositions pour bénéficier de la confiance royale.
Et ce, pour trois raisons principales :
• Primo : c’est un homme rompu aux rouages de l’administration publique pour y avoir passé 28 ans. Ce natif de Rabat a en effet entamé sa carrière professionnelle en 1993 au ministère des Finances, et plus précisément à la Direction du Trésor et des Finances extérieures où il a exercé en tant que chef du service des Crédits de restructuration et travaillé sur différents dossiers et programmes gouvernementaux : appui aux jeunes promoteurs, texte de loi des organismes de placement collectif en capital, financement de la mise à niveau des entreprises industrielles, refonte du système national de garantie…
• Secundo : Serghini connaît donc parfaitement bien la maison, et encore davantage la Caisse centrale de garantie (CCG), dont il a été le secrétaire général dès 2007, pour en devenir ensuite le Directeur général 7 ans plus tard, en septembre 2014.
• Tertio : c’est parce qu’il aura fait preuve de compétence durant toutes ces années qu’il a été nommé aux commandes de la SNGFE, qui acte l’opérationnalisation de la transformation de la CCG en société anonyme. Une marque de confiance qui va lui permettre de capitaliser sur les acquis de la CCG afin que la nouvelle entité puisse valablement prendre le relais pour assurer la continuité de sa mission d’intérêt général en facilitant l’accès au financement des entreprises publiques et privées, des établissements publics et des autres catégories ciblées par l’Etat.
Un nouveau challenge
Après 14 ans à «fricoter» avec la CCG, Serghini s’est forgé une lourde expertise, enrichie par ses diverses autres activités professionnelles aussi bien au Maroc qu’à l’international. Il est notamment président de l’Association professionnelle des institutions de garantie d'Afrique (APIGA) et président du Conseil d’administration du fonds d’amorçage «Azur Innovation». A ces casquettes, s’ajoutent celles de président du Comité de surveillance du fonds d’investissement «PME Croissance» et d’administrateur au Conseil d’administration du «Groupe de Montréal».
L’expérience et l’expertise accumulées à cet effet devraient lui permettre de mener à bien la mission qui lui a été confiée : à travers la SNGFE, faciliter au mieux l’accès au financement des cibles précitées grâce à une gouvernance en phase avec les meilleurs standards internationaux et un dispositif financier et prudentiel solide.
Une mission largement dans ses cordes, eu égard au travail qu’il a effectué durant toutes ces années pour améliorer et moderniser les outils d’intervention de la CCG, institution qui s’est hissée au stade d’instrument privilégié d’intervention de l’Etat et qui a pris une dimension particulièrement importante avec la crise liée à la Covid-19. A ce titre, elle reste, aujourd’hui, un acteur central dans cette phase de relance économique.
Un chiffre pour s’en convaincre : au 31 mars 2021, les différents produits de garantie mis en place pour couvrir les besoins de financement des entreprises affectées par la crise ont couvert 93.419 crédits bancaires pour un montant global de 61,5 milliards de dirhams en faveur des entreprises, ce qui est en ligne avec les objectifs fixés au niveau du Plan de relance initié par le Roi.
Jouissant d’un bon préjugé auprès des milieux d’affaires, Serghini reste par ailleurs très à l’écoute du marché et s’érige en partenaire privilégié des acteurs locaux. C’est sous cet angle qu’il faut apprécier la convention qu’il a signée le 4 décembre dernier avec Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), visant la mise en place d’un nouveau service de médiation intitulé «Corridor CGEM-CCG».
Pour les deux parties, «cette initiative s’inscrit dans le cadre des actions de la CCG en faveur des entreprises. Elle rentre également dans le cadre du programme du mandat de la présidence actuelle de la CGEM qui a prévu la mise en place de nouveaux services à forte valeur ajoutée pour les membres de la Confédération et le renforcement de la proximité opérationnelle de cette dernière avec les TPE-PME».
C’est cette dynamique que Serghini devra maintenir afin que la SNGFE puisse atteindre ses objectifs. Des objectifs largement à la portée de cet homme très actif dans le domaine de l’inclusion financière des TPME et de l’entrepreneuriat innovant : il a du peps; il est dans son élément et maîtrise donc parfaitement son sujet; et il porte depuis 14 ans en bandoulière les missions de la CCG.
Il est donc sur un terrain qu’il connaît bien, même si, désormais, le champ d’intervention de la SNGFE va couvrir de sa garantie les entreprises et établissements publics pour accompagner les orientations et politiques publiques en matière de facilitation d’accès au financement aux entreprises et établissements publics, et ce compte tenu de leur poids et de leur rôle stratégique et important dans l’économie nationale.