Création d’un statut national de l’étudiant entrepreneur.
Les étudiants bénéficiaires profiteront de l’expertise d’un mentor et des réseaux d’accompagnement.
Par M. Diao
Les entrepreneurs aguerris sont unanimes sur le fait que l’initiation à l’entrepreneuriat doit se faire le plus tôt possible. A ce titre, les cycles de formation ont un rôle important à jouer pour la promotion de l’entrepreneuriat et l’innovation à l’échelle nationale.
D’ailleurs, la récente circulaire du ministère de l’Education, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui implémente le projet Saleem, dont la vocation est de favoriser l’entrepreneuriat étudiant au Maroc, tombe à point nommé.
En effet, la circulaire révèle la création du dispositif Statut national de l’étudiant entrepreneur dans le Royaume.
Globalement, cette nouveauté est bien accueillie par les entrepreneurs chevronnés comme en témoigne l’avis de Zouheir Lakhdissi, directeur de la société Dial Technologies. «C’est une excellente initiative. Orienter la réflexion des étudiants vers l’entrepreneuriat pour leur permettre de transformer leurs idées en un projet d’entreprise constitue un puissant levier pour lutter contre le chômage des jeunes diplômés», confie-t-il.
Ahmed Elazraq, patron de GTEL souligne de son côté dans le même qu’il «faut du temps pour pouvoir mesurer l’efficacité et l’impact de ce nouveau statut sur l’entrepreneuriat des jeunes».
Il convient de préciser que le statut national de l’étudiant entrepreneur concerne les étudiants en dernière année de licence et de master. L’Université Mohammed V de Rabat et celle de Hassan II de Casablanca constituent les expériences pilotes pour l’année en cours.
Dans le détail, le statut national de l’étudiant entrepreneur donne l’opportunité aux étudiants universitaires bénéficiaires d’enrichir leur parcours universitaire par un projet de création d’entreprise. Ceux-ci bénéficieront aussi d’une formation afférente à la mise en place d’un projet entrepreneurial et d’un accompagnement de la part d’un enseignant de l’établissement universitaire d’origine. Les étudiants profiteront également de l’expertise avérée d’un mentor externe entrepreneur, en plus de celle des réseaux d’accompagnement de plus en plus nombreux au Maroc.
Les associations spécialisées dans l’accompagnement des jeunes porteurs de projets à l’instar de StartUp Maroc et Réseau Entreprendre Maroc pourraient être d’une grande utilité pour la réussite de ce nouveau dispositif. ◆
Paroles de pro : Zouheir Lakhdissi, directeur de la société Dial Technologies
«Cette initiative soulève la question du modèle de développement qui a montré ses limites. Aujourd’hui, il est clair que le développement de notre pays doit passer par l’innovation et l’entrepreneuriat, surtout celui de nos jeunes. Au-delà de l’aspect formation et éducation à l’entrepreneuriat qui ont leur importance, tout l’enjeu se situe au niveau de la mise en place de l’ensemble des mécanismes nécessaires pour l’émergence et surtout la réussite des entreprises (accompagnement approprié, financement). Sur ce plan, force est d’admettre que du chemin reste encore à faire au Maroc.
Par ailleurs, des études montrent que les entreprises innovantes qui prospèrent, sont généralement dirigées par des patrons âgés de 40 ans et plus. C’est dire que l’expérience est nécessaire pour réussir dans le milieu entrepreneurial même si aux Etats-Unis certaines grandes figures (Bill Gates, Steven Jobs, etc.) ont créé leur première start-up à l’université». ■