Au-delà de la dimension écoresponsable, le coût prohibitif de l’énergie au Maroc constitue une contrainte de taille qui doit pousser les entreprises à recourir aux énergies renouvelables de plus en plus accessibles et rechercher une meilleure efficacité énergétique, gage de compétitivité.
Le Maroc s’est résolument engagé dans un processus d’ouverture économique, comme en témoigne le nombre de pays avec lesquels il est lié par un accord de libre-échange (55). Cette politique d’ouverture irréversible a des avantages, mais aussi des inconvénients, notamment l’exposition accrue des entreprises à la concurrence, tant à l’échelle nationale qu’internationale. Vu sous ce prisme, l’accroissement de la compétitivité devient un leitmotiv. Le gain de compétitivité des entreprises est en partie tributaire de leur capacité à optimiser et à réduire leurs coûts de production, notamment celui de l’énergie. D’ailleurs, la COP22 qui se tient à Marrakech, a permis de sensibiliser une bonne partie du tissu entrepreneurial local sur le puissant levier de compétitivité que constituent l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, notamment pour les acteurs évoluant dans certaines branches (BTP, textile, agroalimentaire et métallurgie) particulièrement énergétivores. Outre la dimension écoresponsable, l’autre motif de nature à développer le tropisme des TPME pour l’adoption des énergies propres et la recherche de l’efficacité énergétique est le coût prohibitif de l’énergie au Maroc. En tout état de cause, le constat est que la culture des deux paramètres précités est encore peu ancrée auprès des TPME. Du reste, les grandes entreprises, généralement plus avisées, arrivent à tirer leur épingle du jeu en optimisant leur coût énergétique par l’achat d’équipements peu énergétivores et l’installation de matériels dernier cri, produisant des énergies renouvelables (photovoltaïques, centrales thermosolaires, etc.).
Au regard de ce qui précède, tout l’enjeu est de sensibiliser davantage les TPME, pas toujours conscientes des économies susceptibles de provenir des équipements peu consommateurs d’énergie. De ce point de vue, le rôle des enseignes bancaires et celui de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) sont essentiels. Par ailleurs, à l’échelle nationale, il est de bon augure d’assister au foisonnement des lignes de financement vert pour ne citer que Morseff, dotée de 800 MDH. A cela s’ajoute l’implication des banques qui affichent d’ores et déjà leur ambition de démultiplier les produits verts. A l’évidence, les pouvoirs publics ont leur partition à jouer pour favoriser le recours des entreprises aux énergies propres et la quête de l’efficacité énergétique.
Les instruments pour y arriver sont, entre autres, les exonérations fiscales, les aides directes et les subventions. Au final, la tenue de la COP22 dans la ville ocre, l’engouement ascensionnel des établissements bancaires pour la mise en place de produits verts, la mobilisation des pouvoirs publics et celle du patronat, sont autant d’éléments qui laissent penser que les TPME industrielles seront plus enclines à réduire leur consommation d’énergie par l’achat d’équipements appropriés. Ce qui leur permettra d’optimiser les coûts de production.
M. Diao