Villes nouvelles : pourquoi il faut une convergence des politiques publiques

Villes nouvelles : pourquoi il faut une convergence des politiques publiques

 

- Le Groupe Al Omrane, acteur étatique majeur dans le domaine urbain et immobilier, veut fédérer autour de lui tous les acteurs concernés par la problématique des «villes nouvelles».

- Une ligne ferroviaire entre Témara et Tamesna à l’étude.

 

 

Le Maroc a fait des grands projets urbains, et notamment des villes nouvelles, un axe central de sa politique urbanistique lors des dernières décennies. L’heure est aujourd’hui à l’évaluation de cette politique, pour tenter de trouver les solutions adéquates aux différents dysfonctionnements apparus lors du développement de ces villes.

C’est dans ce cadre que plusieurs experts, intervenants publics et privés et responsables se sont réunis lors de la 2ème édition du Forum de la convergence organisée dernièrement par le groupe Al Omrane à Tamesna.

Placé sous le thème «Les grands projets urbains : espaces de convergence des politiques publiques et vecteurs de développement régional intégré et durable», l’événement était l’occasion d’établir un diagnostic lucide sur les différentes problématiques relatives aux villes nouvelles, et d’identifier les pistes à même de donner un second souffle à leur développement et favoriser leur attractivité.

Dans cette optique, la convergence des points de vue entre les différents intervenants est érigée aujourd’hui en priorité, comme le souligne Fatna El Kihel, secrétaire d’Etat chargé de l’Habitat : «le Maroc donne une grande importance à la bonne gouvernance conformément à ses engagements institutionnels et internationaux. Pour se développer dans un environnement adéquat, les nouvelles villes ont besoin d’une convergence de vue de tous les intervenants afin que le tissu urbanistique évolue conformément aux objectifs et réponde aux besoins des résidents en matière d’habitat et de services publics. Ces cités ont des défis énormes à relever pour faire face à l’évolution démographique, l’exode rural ou la croissance urbanistique».

Lancées depuis près de deux décennies, les villes nouvelles, dont Tamesna, ont connu nombre de difficultés, notamment en matière de transport, d’infrastructures, de zones d’activité et de loisirs, pour s’imposer et être attractives aux yeux des populations.

 

Plan de relance

 

Pour y remédier, le gouvernement a arrêté un plan de relance doté d’une enveloppe de près de 538 millions de DH. Le pilotage de ce programme a été confié à une commission composée de plusieurs représentants des acteurs concernés.

Au Maroc, le concept des villes nouvelles est apparu à partir des années 2000. C’est ainsi que tour à tour, plusieurs villes ont vu le jour un peu partout sur le territoire national, avec l’idée de désengorger des métropoles jugées surpeuplées : Tamesna près de Rabat, Tamansourt aux environs de Marrakech, Lakhyayta à la périphérie de Casablanca et Chrafat dans la banlieue de Tanger.

 

Tamesna : un exemple ?

 

«Le choix de Tamesna pour abriter cette manifestation témoigne de l’importance de ce grand projet urbain qui accueille environ 50.000 habitants», explique Badr Kanouni, président du Directoire du groupe Al Omrane.

«Nous voulons nous rapprocher de tous les partenaires et acteurs», poursuit-il. «Il s’agit de renforcer les synergies pour accroître l’efficacité de l’action publique. Grâce au nouveau plan lancé en 2013 par le ministère de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, à travers la mobilisation d’un investissement dépassant 500 millions de DH, Tamesna est devenue un exemple de synergie des efforts de l’ensemble des partenaires institutionnels et privés et de toutes les composantes de la société civile». L’idéal est que ces cités soient connectées au réseau national du transport, de disposer de zones d’activités et être productrices de valeur ajoutée.

«Tamesna devrait doubler sa capacité d’accueil dans les années à venir. Il est donc nécessaire de consolider le réseau de transport. Ces projets concernent aussi le renforcement du réseau du transport ferroviaire, dont la réalisation d’une ligne entre Témara et Tamesna. Avec la contribution du Conseil de la région de l’ordre de 100 millions de DH, des projets de transport sont programmés pour le renouvellement du parc auto et 200 millions de DH seront consacrés au projet d’élargissement de la ligne du tramway à Tamesna», annonce de son côté Abdessamad Sekkal, président du Conseil de la région de Rabat-Salé-Kénitra. ■

 


Ce qui a changé à Tamesna

Grâce au plan de relance, 45 équipements publics ont été réalisés et 5 autres sont en cours. L’accès à la ville via l’autoroute ou la route nationale devient direct. Une double voie reliant la ville de Témara est bien avancée (2 tranches sont déjà terminées et la troisième et dernière est en projet). Tamesna sera à 15 minutes de la capitale au lieu de 30 minutes actuellement. La zone industrielle offre par ailleurs des conditions d’investissement attractives et plusieurs usines commencent à émerger. Une Faculté et un hôpital provincial vont bientôt démarrer.


 

 

 

Par C. Jaidani

 

 

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