Le VUL est un marché qui se différencie nettement du segment des voitures particulières, tant au niveau de l’offre, de la clientèle, de ses caractéristiques, que de ses contraintes.
Contrairement à d’autres pays où il a le vent en poupe, le segment des véhicules utilitaires légers (VUL) n’a pas la place qu’il mérite au Maroc. Le nombre des ventes dépasse rarement les 12.000 unités par an, soit à peine 10% du marché global. Pourtant, il présente des potentialités importantes de développement et une offre produit intéressante pour les entreprises et les professionnels.
Précisons tout d’abord que le marché du VUL reflète en quelque sorte la physionomie de l’économie nationale, dans la mesure où il reste intimement corrélé à la croissance et au moral des opérateurs. D’ailleurs, ce lien se confirme au terme de chaque année, puisque les statistiques montrent que les réalisations de ce segment peuvent varier sensiblement, d’une année à l’autre, au gré des fluctuations de la croissance nationale.
S’il est vrai que le VUL est souvent utilisé au Maroc pour des besoins particuliers, il n’en demeure pas moins que ce segment est avant tout destiné à répondre à des utilisations professionnelles, notamment pour les entreprises. A cet égard, ce type de véhicule prend en considération certains paramètres bien déterminés, tels que la charge utile, le volume, la fiabilité, la robustesse, la consommation et aussi le prix.
Contrairement au segment du VP, l’acquéreur d’un VUL est moins regardant sur le design, les outils technologiques, les équipements de confort à bord, la vitesse ou encore les considérations d’ordre environnemental. En d’autres termes, c’est un véhicule qui va à l’essentiel.
Pour le choix d’un véhicule, c’est le coût au kilomètre et le rapport qualité/prix qui sont détermiants. Les prix, en général, ne dépassent pas les 200.000 DH. Pour les utilitaires qui ont une double cabine et 4 roues motrices, ce prix peut aller jusqu’à 300.000 DH. Mais en général, les véhicules les plus achetés ont une fourchette de prix comprise entre 120.000 DH et 160.000 DH.
Sur le plan administratif, le VUL est défini comme étant tout véhicule conduit avec un permis de type C, dont la charge ne dépasse pas les 3,5 tonnes, et dont le nombre de personnes transportées se limite à 9. Au Maroc, ce sont les véhicules de moins de 1,7 tonne et moins de 10 CV qui sont le plus souvent plébiscités.
Le segment du VUL se décline en plusieurs modèles pour satisfaire tous les goûts : les fourgons, les camionnettes ou les pick-up. Parmi ces modèles, on trouve également d’autres modèles dérivés (voir encadré). Chaque type de véhicule correspond à une catégorie professionnelle bien déterminée. Le pick-up, par exemple, est le véhicule par excellence des agriculteurs et autres sociétés de travaux publics. Alors que les entreprises qui n’empruntent pas les pistes rurales optent généralement pour les fourgons.
Grand intérêt pour le pick-up
Le marché de l’utilitaire est très diversifié dans la catégorie des pick-up. Il est fortement dominé par les Asiatiques, en particulier les Japonaises qui disposent déjà d’un historique et d’une notoriété remarquable. Mais il n’empêche qu’aujourd’hui, les Indiens et les Chinois proposent des offres avec des prix défiant toute concurrence. Dans les mini pick-up, c’est également la même physionomie avec un quasi-monopole des Asiatiques et une large pénétration des Chinois et des Coréens. Même si le pick-up est fortement utilisé par les entreprises, et cela dans différents secteurs, ce véhicule reste intimement lié à la vie des exploitants du monde rural. Son coût compétitif par rapport aux autres véhicules, en fait le moyen de transport le plus utilisé dans nos campagnes. En effet, le pick-up occupe une place assez particulière chez les agriculteurs marocains. C’est un véhicule qui répond parfaitement à leurs besoins. On le trouve dans les petites et moyennes comme dans les grandes exploitations. Son succès s’explique aussi par le fait qu’il s’agit d’un engin multitâches, utilisable en toutes saisons et en toutes circonstances.