Vague de froid: des effets mitigés sur les filières

Vague de froid: des effets mitigés sur les filières

Les zones montagneuses sont les plus touchées et des centaines de douars sont isolés.

Les coupures de route perturbent l’approvisionnement des éleveurs en aliment de bétail.

 

Par C. Jaidani

 

La saison 2020/2021 est exceptionnelle à plusieurs niveaux. Elle fait suite à deux années successives de sécheresse et a accusé un sérieux retard au niveau de son démarrage à cause de l’insuffisance des pluies. Mais les intempéries ayant marqué le Royaume entre les 4 et 13 janvier 2011 ont complètement changé la donne, avec un volume pluviométrique de 83 mm, portant le cumul depuis le début de la saison à plus de 180 mm, soit une progression de 5% par rapport la moyenne des 30 dernières années.

Ces pluies bienfaitrices ont incité les agriculteurs à travailler leur terre. Ainsi, la superficie totale semis en céréale d’automne a atteint les 4,1 millions d’hectares. Avec les semis précoces, elle devrait culminer à 4,3 millions d’ha. Ces changements climatiques se sont accompagnés par une vague de froid exceptionnelle.

Selon les informations recueillies auprès de la Direction nationale de la météorologie, les températures sont en baisse de 2 à 3 degrés par rapport à la moyenne. Cette baisse de température est généralisée à tout le territoire national. Certaines régions désertiques comme Ouarzazate, Tinghir ou Merzouga ont enregistré des chutes de neige.

Dans les zones montagneuses, le thermomètre a atteint par endroit - 10 degrés. Ce climat glacial a été fortement ressenti dans de nombreux patelins. Selon le ministère de l’Intérieur, des centaines de douars ont été complètement isolés à cause des perturbations de la circulation. Certaines provinces ont, en effet, connu des difficultés d’approvisionnement en aliment de bétail à cause des neiges, ce qui a occasionné, notamment en zones de montagne, des fermetures de routes et donc des difficultés à assurer l’alimentation régulière du cheptel. Pour les autres régions, au contraire, la situation se présente sous de bons auspices.

L’apport en eau de ces dernières semaines a permis d’enrichir les parcours naturels et de tirer vers le bas les prix de l’aliment de bétail. Le département de tutelle a annoncé que la situation sanitaire du cheptel national est satisfaisante dans l’ensemble des régions du Royaume.

Les dernières précipitations et les chutes de neige laissent présager une production fourragère importante qui contribuera à la couverture des besoins du cheptel national. Au niveau des filières végétales, les cultures sous serre sont fortement affectées par la baisse des températures, qui ne sont pas favorables à la croissance des plants ni à la maturation des fruits et légumes. En dépit de ces contraintes, les exploitants sont optimistes.

«Cette baisse de température reste acceptable. Dans l’ensemble, elle n’a pas d’effets néfastes sur les plantations, excepté un ralentissement de la croissance des céréales. Certaines variétés sont parfaitement adaptées à ce genre de climat et peuvent résister à la baisse de la chaleur. Mais dans l’ensemble, on s’attend à une bonne saison si les conditions météorologiques demeurent favorables d’ici le mois de mars», souligne Mohamed Bentaki, président d’une coopérative dans la région de Benslimane.

 

Risque de hausse des prix des fruits et légumes
A cause des intempéries, l’accès aux exploitations pour la récolte des fruits et légumes devient difficile. Cela réduit l’offre des produits et perturbe l’approvisionnement des marchés. Les distributeurs et les marchands font appel aux stocks conservés dans les chaînes frigorifiques et profitent de l’occasion pour augmenter les prix. Pour le moment, certains produits ont connu quelques hausses, qui restent insignifiantes. Mais si la vague de froid venait à perdurer avec de fortes intempéries, le risque de flambée des prix n’est pas à écarter.

 

 

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