Le projet du «Small Business act», en cours de préparation, vise à mettre en place un cadre stratégique pour développer les petites et moyennes entreprises (PME) en général et à créer une vision intégrée pour dépasser les contraintes auxquelles font face les très petites entreprises (TPE), a souligné, mercredi à Casablanca, le ministre de l’Économie et des finances, Mohamed Benchaâboun.
«L'ensemble des interventions des différents acteurs du secteur des entreprises, généralement, et des TPE, en particulier, devrait s'inscrire dans le cadre d'une stratégie globale qui fixe des objectifs et des visions claires à même de coordonner les mesures et d'identifier les priorités», a indiqué M. Benchaâboun, lors de la séance inaugurale du «Forum TPE», organisé par Attijariwafa Bank sous le thème «Quelles mesures concrètes pour renforcer et structurer le tissu des TPE au Maroc».
La rencontre a été marquée par la présence du ministre de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elalmy, du président directeur général d'Attijariwafa Bank, Mohamed el-Kettani et du président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Salaheddine Mezouar.
Benchaaboun a relevé que les TPE revêtent une importance crucial dans le développement économique, précisant que cette catégorie constitue environ 95% du total des entreprises marocaines.
La majorité de ces entreprises réalise un chiffre d'affaires qui ne dépasse pas les 3 millions de dirhams, a poursuivi le ministre, ajoutant qu'outre leur poids dans le tissu économique marocain, les TPE disposent d'un grand potentiel de créer de l'emploi et contribuent au développement durable, lequel est capable de générer de la richesse, lutter contre la pauvreté ainsi que d'améliorer le niveau de vie et l'inclusion sociale.
Benchaaboun a par ailleurs souligné que le gouvernement et son département, en particulier, considère le développement des TPE comme priorité nationale et élément phare des stratégies de développement du Maroc, notant que l'approche adoptée à cet effet, repose sur deux axes : d’une part, l'amélioration du climat des affaires et d’autre part, la mise en œuvre de politiques, de mesures incitatives et de programmes d'accompagnement en faveur des entreprises, spécifiquement les TPE, dans l'objectif d'améliorer leur compétitivité.
Ces mesures concernent, entre autres, l'encadrement et l'accompagnement des TPE, la promotion de l'investissement, l'amélioration du cadre fiscale, la simplification des procédures et le soutien d'accès au financement, a précisé Benchaâboun.
De son côté, le ministre de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elalmy, a soulevé les différentes difficultés que cette catégorie d'entreprises rencontre, notamment au niveau des procédures de création, du paiement des impôts, de l'accès au financement et de l'utilisation des technologies.
Il a, dans ce sens, passé en revue les différentes mesures prises pour remédier à ces difficultés, en particulier le lancement du «business-procedures.ma», le programme «Easy export», qui simplifie les procédures d'exportation pour soutenir les microentreprises et les petites et moyennes entreprises marocaines, en leur permettant d’exporter facilement et à moindre coût ainsi que d’accéder aux marchés internationaux par le biais du réseau postal de Barid Al Maghrib.
Elalamy a également fait savoir que le modèle du plan d'accélération industrielle (PAI) s'articule autour de plusieurs écosystèmes qui sont constitués de locomotives pour accompagner les PME, ajoutant que l'ensemble des composantes de ces écosystèmes œuvre en faveur de la création de la valeur ajoutée.
Pour sa part, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) Salaheddine Mezouar a souligné que le Maroc «a besoin d'un small business act qui doit agréger l'ensemble des mesures et faire en sorte que le gouvernement, le patronat et les banques oeuvrent de concert pour la mise en place efficace de ces mesures».
«Nous avons un bon socle et un potentiel important. Notre pays est en croissance, mais c'est la dispersion des efforts qui fait que nous avons très peu d'efficacité. Or, pour regagner la confiance des investisseurs et relancer la dynamique de l'investissement, il faut qu'il ait plus d'efficacité qui ne peut venir que de la capacité de travailler ensemble», a-t-il soutenu.
Notons que la rencontre a été marquée par la signature de deux conventions de partenariat ont été scellées, mercredi à Casablanca, entre le Groupe Attijariwafa Bank et Cosumar et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), visant l’accompagnement et la modernisation des très petites entreprises.