Trump 2.0 : le président qui prône la rupture dès son investiture

Trump 2.0 : le président qui prône la rupture dès son investiture

Réinvesti en tant que 47ᵉ président des États-Unis le lundi 20 janvier, Donald Trump a prêté serment sous les voûtes du Capitole lors d’une cérémonie déplacée à l’intérieur en raison de conditions climatiques extrêmes.

Dès son entrée en fonction, il a pris une série de mesures qui ont modifié les priorités nationales et projetté une nouvelle vision des États-Unis sur la scène internationale. La cérémonie d’investiture, bien que classique dans son protocole, s’est déroulée dans un contexte tendu. Trump a dénoncé dans son discours inaugural ce qu’il considère comme «quatre années de faiblesses» sous son prédécesseur Joe Biden. Il a promis un retour à une Amérique forte, souveraine et centrée sur ses propres intérêts.

«Nous ne serons plus la marionnette de qui que ce soit», a-t-il affirmé. Et de poursuivre que sa politique étrangère serait axée sur les besoins domestiques et que l'économie deviendrait moins dépendante des accords multilatéraux. Avec son slogan renouvelé, «America First, Again», il a donné le ton : son administration ne perdra pas de temps à revenir sur les choix de Biden, qu’il accuse d’avoir affaibli les institutions américaines et sacrifié les intérêts du pays sur l’autel du multilatéralisme.

Des décisions immédiates, des critiques instantanées

Quelques heures après son investiture, Trump a signé une série de décrets aux répercussions fortes. Parmi eux, le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat a déclenché une onde de choc immédiate. Le président a qualifié cet accord de « «fardeau injuste pour l’économie américaine» et a accusé les autres signataires de «profiter de la bonne foi des États-Unis». Cette décision a suscité des réactions virulentes. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a qualifié ce retrait de «revers grave pour la lutte mondiale contre le changement climatique».

En Chine, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé «un acte égoïste qui affaiblit les efforts collectifs pour préserver notre planète». Trump a également annoncé le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il a accusé l’institution sanitaire de «corruption systémique» et d’un manque d’efficacité, tout en reprochant son alignement supposé sur Pékin. Cette décision a alarmé des gouvernements en Afrique et en Asie, où l’aide américaine constitue un soutien important dans la gestion des crises sanitaires.

Un retour au conservatisme social

Trump n’a pas limité son action à la politique étrangère. Sur le plan intérieur, il a ravivé les débats sur l’immigration. Il a décrété une urgence nationale à la frontière sud et rétabli une politique controversée qui oblige les demandeurs d’asile à attendre au Mexique le traitement de leur dossier. En parallèle, il a annoncé son intention de mettre fin au droit du sol, remettant en cause l’un des principes fondateurs du droit américain. Ces mesures ont été saluées par une partie des Républicains, mais elles ont déclenché une levée de boucliers parmi les Démocrates. «Ces décisions déchirent le tissu de notre nation et bafouent nos valeurs fondamentales», a proclamé la député américaine Alexandria Ocasio-Cortez, surnommé ‘AOC’.

Le 47ᵉ président des États-Unis a également ordonné la suppression des programmes de diversité et d’inclusion dans l’administration fédérale. Il a justifié cette décision par la volonté d’instaurer une «égalité basée sur le mérite». Par ailleurs, il a restreint la reconnaissance fédérale aux seuls sexes masculin et féminin, une décision applaudie par les conservateurs mais décriée par les associations LGBTQ+, qui la perçoivent comme une attaque directe contre leurs droits.

Des réactions internationales contrastées

Sur le plan diplomatique, les premières décisions de Trump ont suscité des réactions variées. Le Mexique, affecté par le durcissement des politiques migratoires, a exprimé ses préoccupations et appelé à une coopération bilatérale renforcée. «Nous espérons un dialogue constructif malgré ces annonces», a déclaré le président Andrés Manuel López Obrador.

En Europe, Emmanuel Macron a souligné l’urgence pour l’Union européenne de «renforcer son autonomie stratégique» face à des États-Unis qui se désengagent de leur rôle traditionnel. Certains analystes estiment que ces décisions pourraient marquer un basculement dans l’équilibre géopolitique mondial. «Les États-Unis s’isolent, ce qui pourrait ouvrir la voie à de nouveaux leaderships régionaux», a commenté l’analyste politique chinoise Wang Yiwei.

Fidèle à son style, Trump a terminé sa première journée entière en tant que président, par un rassemblement au Capital One Arena. Devant des milliers de partisans, il a prononcé un discours déchainé et transformé l’événement en une véritable célébration de son retour au pouvoir. Sa danse sur «Y.M.C.A.», devenue la signature de ses rassemblements, a frappé les esprits, reflètant son talent pour captiver son électorat.

En seulement deux jours, Trump a démontré qu’il n’a rien perdu de son goût pour les décisions rapides et les choix polarisants. Ses premières mesures, bien qu’acclamées par ses partisans, ont approfondi les fractures internes et alimenté les inquiétudes à l’étranger. Alors que son mandat ne fait que commencer, le monde entier observe avec prudence ce qui s’annonce comme une présidence placée sous le signe de la rupture.

 

Par K.A

 

 

 

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