Au cours de ces dernières années, le réseau ferroviaire marocain a su se démarquer comme l’un des plus modernes et développés de l’Afrique. Le secteur est promis à des perspectives prometteuses grâce notamment aux conventions signées lors de la récente visite du Président français, visant entre autres le développement de la ligne ferroviaire à grande vitesse.
Par M. Ait Ouaanna
Fort d’un réseau ferroviaire de 2.200 kilomètres, le Maroc se positionne comme un acteur incontournable dans le domaine des infrastructures ferroviaires en Afrique. Face aux exigences liées à la co-organisation du Mondial en 2030, le pays doit relever le défi d’un développement accru de son réseau ferroviaire afin d’assurer une mobilité fluide et une expérience optimale pour les visiteurs. A cet égard, le Cluster Moroccan Traindustry (MTI), l’Agence marocaine de développement des investissements et des exportations (AMDIE) et Advanced Business Events ont organisé les 10 et 11 décembre 2024 à Casablanca, la 3ème édition du Rail Industry Summit.
Cet événement, organisé sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, a été l’occasion de mettre en avant les avancées du Maroc en matière d’industrie ferroviaire, notamment les grands projets tels que la Ligne à grande vitesse reliant Tanger à Casablanca. Dans son discours d’ouverture, Abdessamad Kayouh, ministre du Transport et de la Logistique, a souligné que le Rail Industry Summit représente une plateforme d'échange unique qui témoigne des ambitions du Royaume en matière de transport ferroviaire.
«Depuis des années, le Maroc s'est résolument engagé dans une dynamique ambitieuse de modernisation de ses infrastructures. Parmi les réalisations phares du secteur ferroviaire, figurent la ligne Al Boraq ainsi que le projet qui reliera Tanger à Marrakech à l'horizon 2029», a-t-il indiqué. «Le Maroc collabore activement dans le domaine ferroviaire avec ses partenaires africains pour stimuler les échanges commerciaux, dynamiser les corridors économiques et réduire les disparités territoriales. Le secteur est promis à des perspectives prometteuses grâce notamment aux conventions signées à l'occasion de la récente visite du Président français, visant entre autres le développement de la ligne ferroviaire à grande vitesse», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, le ministre a mis la lumière sur le rôle de l’innovation et de l’industrialisation, notant qu’elles permettent d'imaginer et de mettre en œuvre des solutions de pointe pour rendre les industries plus résilientes et plus respectueuses de l'environnement. Pour sa part, Mohamed Rabie Khlie, Directeur général de l'ONCF, a mis en avant les réalisations du Maroc au cours de ces dernières années, soulignant que la première ligne de grande vitesse du réseau ferroviaire marocain a joué un rôle de catalyseur. «Dans un Maroc qui avance et se transforme à grande vitesse, sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI, le secteur ferroviaire national a bénéficié de cet élan et a vu, durant ces deux dernières décennies, la réalisation de projets structurants, ayant mobilisé des investissements totalisant 70 milliards de dirhams», s’est-il réjoui.
«L'ONCF poursuit inlassablement le développement de son réseau ferroviaire en entamant un nouveau cycle par la réalisation de projets d’envergure. Le lancement d’une vaste opération inédite d’acquisition de plus d’une centaine de nouveaux trains, s’inscrit dans cette optique. Elle vise à répondre aux besoins actuels et futurs en termes de mobilité, d’accompagnement des nouveaux projets structurants de l’ONCF et le renouvellement de toute la flotte», poursuit-il.
De son côté, le président du MTI Cluster, Mohammed Smouni, a précisé que depuis la création du cluster en 2021, «nous avons consacré nos efforts à poser les bases solides pour le développement durable et innovant de l'écosystème ferroviaire. Les premières années du forum ont été cruciales pour établir une vision claire et un écosystème ferroviaire national à forte composante technologique, intégré autour d’opérateurs publics et privés structurants et créateurs de valeur ajoutée». Détaillant les projets prévus par l’ONCF en matière de matériel roulant, Luciano Fernandes Borges, directeur du pôle matériel de l’ONCF et vice-président du MTI Cluster, a affirmé que le secteur fait face actuellement à des défis cruciaux.
«Le matériel roulant fait face à un contexte de défis importants. Les échéances sont connues, à savoir 2026 et 2030. Aujourd’hui, nous avons une exigence croissante de nos clients et le succès que connaît le transport ferroviaire nous pose un vrai défi. En 2026, la flotte actuelle ne permettra plus d'accueillir toute la demande. Cela nous oblige à trouver des solutions avant d’entamer les grands projets pour l’horizon 2030. Ces défis rendent notre tâche plus compliquée, car au lieu d’avoir uniquement des objectifs volontaristes, nous avons des objectifs guidés par un événement mondial avec une date engageante», insiste-t-il.
«Pour réussir, nous devons passer par deux phases majeures en s’appuyant sur deux leviers, à savoir l’innovation et l’écosystème industriel. La première phase, celle de la transition, se déroule entre 2024 et 2026. Elle comprend de grands projets sur les flottes voyageurs, fret et travaux, le développement à maturité des techniciens, ainsi que la maîtrise de la chaîne logistique. La deuxième phase, celle du déploiement, se déroulera entre 2026 et 2030. Elle prévoit le renouvellement et le triplement de la capacité de la flotte à travers le Programme d’acquisition de plus de 150 rames automotrices, ainsi que la mise en service des nouveaux technicentres pour la maintenance courante et industrielle», poursuit-il.
Cette troisième édition du Rail Industry Summit a réuni plus de 600 participants et plus de 200 entreprises venues de 15 pays. Outre les échanges riches, cet événement a été marqué par la signature d’un protocole d’accord entre le MTI Cluster et Ferrocampus, visant le développement d’une offre de formation professionnelle aux métiers ferroviaires au Maroc.