Tourisme : la team public-privé a fait ses preuves

Tourisme : la team public-privé a fait ses preuves

La performance du secteur est portée par une parfaite coopération entre le public et le privé. Toutefois, il y a des marges d’amélioration en termes de diversification des marchés et d’optimisation des revenus par visiteur.

 

Par Désy M.

Avec 17,4 millions de visiteurs à fin décembre 2024 (progression de 20% par rapport à 2023) et des recettes en devises atteignant 104 milliards de dirhams à fin novembre 2024, le tourisme marocain a bonne mine, contribuant à hauteur de 7% au PIB et employant près de 827.000 personnes. Ce nouveau record de touristes est le fruit des années d’efforts conjoints des autorités et des opérateurs privés. Cette synergie entre le public et le privé a permis d’établir une «Team Maroc» qui a fait aujourd’hui ses preuves. En effet, avec ce nombre d’arrivées, le Maroc a atteint les objectifs de la feuille de route 2023-2026 avec deux ans d’avance.

Doté de 6,1 milliards de DH, elle prévoyait d’attirer 17,5 millions de touristes d’ici 2026, en créant 200.000 emplois pour 120 milliards de dirhams de recettes en devises. Ceci, via le renforcement de la capacité aérienne, la promotion et la stimulation des investissements dans l’hôtellerie et l’animation touristique. Zoubir Bouhoute, expert et chercheur en tourisme, souligne que «le secteur touristique marocain a fait preuve d’une forte résilience après la crise du Covid-19, notamment en participant avec distinction à plusieurs événements tels que Expo 2020 à Dubaï. Et ce, mettant en lumière le potentiel touristique du Royaume grâce aux campagnes digitales innovantes (Maroc, terre de lumière) pilotées par l’Office national marocain du tourisme. Cela a permis de promouvoir la destination Maroc auprès des jeunes voyageurs connectés».

Et de poursuivre : «le lancement du e-Visa a facilité les démarches administratives et consulaires tout en favorisant l’attractivité vers le pays. Le renforcement de la connectivité aérienne et l’amélioration des infrastructures, notamment les aéroports de Marrakech et Casablanca, ont aussi contribué à enrichir l’expérience des visiteurs et à promouvoir la destination Maroc».

Cependant, malgré ces succès, des limites subsistent. Le secteur reste encore sous-capitalisé. Si le Maroc a surpassé l’Égypte en nombre de touristes, il est devancé en termes de recettes par visiteur, avec un total de 14 milliards de dollars pour l’Égypte vs 11 milliards pour le Royaume, selon Bouhoute. Le taux d’occupation hôtelier, encore limité à une moyenne de 55%, souligne la nécessité de mieux exploiter les capacités existantes et d’attirer davantage d’investissements. La diversification de l’offre, notamment dans le haut de gamme, l’écotourisme et le tourisme culturel, est cruciale pour accroitre la dépense moyenne par visiteur. Près de 80% des touristes viennent d’Europe, exposant le secteur aux fluctuations économiques de ce continent.

«Toute crise économique ou instabilité politique en Europe pourrait entraîner une diminution significative du nombre de visiteurs. Pour assurer la pérennité du secteur et éviter une trop grande vulnérabilité, le Maroc doit impérativement diversifier ses sources de touristes en explorant de nouveaux marchés émergents tout en consolidant ceux qui sont déjà bien établis», affirme l’expert. Conscient de cette dépendance, le pays mise sur l’ouverture de nouvelles routes aériennes vers des marchés émergents comme l’Inde, la Chine et l’Amérique latine. La Royal Air Maroc a d’ailleurs récemment lancé des liaisons stratégiques avec Pékin et prévoit d’étendre son réseau à Shanghai.

En 2024, 120 nouvelles routes aériennes internationales ont été lancées, portant le total à 705, selon le ministère de tutelle. Afin de pérenniser ces acquis, les projets prévus par la feuille de route 2023-2026 représentent une opportunité majeure pour attirer les investisseurs étrangers. Le développement des infrastructures aéroportuaires et la valorisation des régions moins explorées pourraient renforcer l’attractivité globale du pays tout en générant des rendements attractifs. En investissant dans les capacités d’accueil des villes secondaires et en promouvant des circuits hors des destinations traditionnelles, le Maroc peut créer une valeur ajoutée, tout en réduisant les disparités économiques entre les régions. 

 

 

 

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